Cette Journée vise à réunir et à faire dialoguer les chercheurs spécialistes de diverses langues autour de la représentation linguistique des phénomènes liés à la perception. La réflexion se développera selon plusieurs axes complémentaires.
Comment est structuré le domaine linguistique de la perception ? Quels substantifs, verbes, adjectifs et autres prédicatifs sont à la disposition du locuteur qui souhaite transmettre ses expériences sensorielles ? À quelles structures syntaxiques a-t-il recours ? Quelle est la part de l’iconicité dans la mise en forme linguistique de ces perceptions ? Dans quelle mesure la métaphore intervient-t-elle dans notre façon de traduire par les mots nos impressions d’ordre gustatif, olfactif, sonore, tactile ou visuel ?
Dans le domaine verbal, on s’intéressera à la complémentation, à la dichotomie « perception active - perception passive » et aux propriétés distributionnelles qui en découlent. S’agissant des substantifs, on approfondira le statut dénominatif des unités linguistiques qui renvoient aux cinq sens. On décrira leur structure interne, noms simples et noms composés. On essaiera de dégager les critères pragmatiques qui président au choix du locuteur entre un nom simple et un nom composé.
L’analyse de la problématique liée à la perception amènera à approfondir le constat suivant. Le locuteur est contraint d’utiliser les mots de la langue, qui créent pour lui des éléments de perception. Or, il existe plus de substantifs pour l’ouïe et la vue que pour l’odorat, de sorte que « dire » un portrait ou un paysage s’avère plus facile que faire sentir une odeur. Quels sont les raisons de cette dissymétrie et comment le locuteur parvient-il, malgré cette entrave, à faire passer son message ?
Les pistes évoquées ci-dessus ne sont pas limitatives et permettront d’ouvrir d’autres perspectives au cours des discussions.