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La métamorphose humain/insecte : un défi littéraire et artistique, de l'Antiquité à nos jours (MSH Clermont-Ferrand)

La métamorphose humain/insecte : un défi littéraire et artistique, de l'Antiquité à nos jours (MSH Clermont-Ferrand)

Publié le par Marc Escola (Source : Hélène Vial)

Journée d’études

"La métamorphose humain/insecte :

un défi littéraire et artistique, de l'Antiquité à nos jours"

6 mai 2021, MSH de Clermont-Ferrand

 

L’objet de cette journée est d’explorer la fascination exercée depuis l’Antiquité grecque sur les créateurs par la représentation de la métamorphose physique entre l’humain et l’insecte. Car fascination il y a : en témoignent à la fois l’abondance des œuvres où cette métamorphose joue un rôle, et parfois le rôle central – pensons bien sûr à La Métamorphose de Kafka ou au film La Mouche de David Cronenberg, adapté d’une nouvelle de George Langelaan –, et l’impact particulièrement fort de ces œuvres dans l’histoire de la littérature et/ou de l’art.

Il y a visiblement pour un artiste, dans cette mutation-là, une séduction singulière, dont l’expression ne va d’ailleurs pas sans celle d’une répulsion, nourrie de celle même que peut inspirer l’insecte. Et cette association a des implications en termes de genres et de formes littéraires et, plus largement, artistiques : les transformations dont il est question ici, si elles se rencontrent dans des œuvres d’une extrême diversité, ont notamment leur place dans les champs du fantastique, de la science-fiction, de la fantasy ou de l’horreur.

D’où vient cette séduction ? Est-ce du fait que l’insecte est lui-même, souvent, un être concerné plus que d’autres, dans sa vie même, par la métamorphose ? qu’entre l’insecte et l’homme il y a une telle différence que cela représente un défi particulièrement stimulant pour l’art, une forme unique de plasticité, à la fois impossible et excitante à dire ?

C’est sur ces questions que nous nous pencherons en observant, de l’Antiquité au XXIe siècle, sans limitation de champ géographique et culturel et dans tous les arts ainsi que dans leurs relations entre eux – notre perspective sera donc, entre autres, intermédiale –, les formes et les significations de cette métamorphose.

Celle-ci sera envisagée dans ses deux sens : de l’homme à l’insecte, le plus évident sans doute, mais aussi de l’insecte à l’homme, l’un des auteurs fondateurs à cet égard étant, on ne saurait s’en étonner, Ovide, qui au livre VIII de ses Métamorphoses décrit la transformation de fourmis en un peuple nouveau, les Myrmidons, portant dans leur nom, issu du grec μύρμηξ (myrmex), « fourmi », la mémoire de leur origine.

Par-delà ces deux directions possibles du changement de forme, c’est aussi la question de l’hybridité humain/insecte qui sera abordée, qu’elle soit présentée comme telle explicitement ou implicitement dans les œuvres étudiées : les Myrmidons ovidiens sont, par leur nom mais aussi par leur nature économe et endurante, des hommes-fourmis ; le drame de Gregor Samsa de Kafka n’est pas tant d’être devenu un insecte que d’avoir conservé dans son nouveau corps une âme humaine ; et, s’il n’y a pas de métamorphose dans le livre IV des Géorgiques de Virgile, s’imprime en nous à sa lecture le rêve philosophique, politique et poétique d’un homme-abeille, produit d’une greffe entre l’humanité, si belle mais si fragile et souvent si défaillante, et la perfection du peuple des abeilles.

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Les propositions de communication (titre et résumé), accompagnées d’une brève biobibliographie, sont à adresser avant le 28 février 2021 à Hélène Vial (helene.vial@uca.fr).