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Manières de traduire, façons d'écrire

Manières de traduire, façons d'écrire

Publié le par Vincent Ferré (Source : Louis Watier)

JOURNEE D’ETUDE

Manières de traduire, façons d’écrire.

Vendredi 9 juin 2017, de 14h30 à 18h, Maison de la Recherche, salle D116, 28, rue Serpente, Paris 6e

 

Les contributions à la journée d’étude « Le genre et la manière : la traduction à l’ordre des discours », tenue en juin 2015 à l’université Paris-Sorbonne, s’étaient attachées à montrer que les pratiques traductives ne pouvaient pas s’expliquer uniquement du point de vue linguistique ou culturel. De fait, la tendance, issue notamment des travaux de Lawrence Venuti, est encore majoritairement à vouloir rendre compte des choix de traduction en termes de domination culturelle : une traduction qui s’astreint à suivre le texte original à la lettre témoignerait d’une volonté d’accueillir le texte étranger dans la langue cible, quand à l’inverse, une traduction s’autorisant certains écarts est presque systématiquement soupçonnée de vouloir « domestiquer » le texte étranger. Mais les choix de traduction sont aussi bien motivés par la nature des textes traduits et par l’idée que s’en font les traducteurs. Ainsi de Saint-Jérôme insistant sur la nécessité de traduire la Bible de manière littérale, car l’ordre des mots y est un mystère transcendant à la compréhension humaine, alors qu’il défend par ailleurs une traduction libre, ou de Boèce, distinguant la traduction des œuvres oratoires des œuvres philosophiques, ces dernières requérant que l’on s’astreigne au mot à mot car le sens y est plus dense que dans les premières. L’alternance entre traduction littérale et traduction libre relève donc bien moins ici de l’alternative entre domestication et étrangeté que d’une attention au style des textes originaux. Rechercher la manière la plus appropriée de traduire un texte revient nécessairement à mettre en relief les particularités énonciatives de ce dernier. Parce qu’elle est une activité attentive aux modes linguistiques de production du sens, la traduction participe ainsi à définir les différents régimes d’écriture qui configurent le partage des disciplines. Elle peut même être déterminante dans la création de formes discursives ou de genres littéraires nouveaux, au sein d’une culture donnée. De ce fait, l’histoire des traductions nous permet de penser la variété et l’historicité des discours. Dans le prolongement de la journée d’étude de juin 2015, c’est donc à évaluer la part des traducteurs et des traductions dans la codification des genres littéraires, et de manière plus générale dans la classification des discours, que l’on voudrait désormais s’attacher.

Organisation : Louis Watier, CRLC Paris-Sorbonne

 

Programme :

 

14h30 : Ouverture

15h – 16h :  1ère session.

- Florence Schnebelen, Université Paris-Sorbonne : « Friedrich Schlegel et la traduction de la philosophie, une "idylle philologique" ? ».

- Capucine Echiffre, Université de Nantes : « Les traductions de lieder en France dans la deuxième moitié du XIXe siècle, une tentative de transposition du lyrisme germanique ».

16h – 16h30 : pause-café

16h30 – 17h30.  2ème session.

- Adrien Frenay, Université Paris-Nanterre : « Traduire, caviarder, réécrire : sur quelques cas de traductions en Série noire ».

- Brice Denoyer, Université Paris-Sorbonne : « La traduction comme origine de l'alexandrin de théâtre ? ».

17h30-18h : Discussion et clôture