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Journée d'étude:

Journée d'étude: "Le corps à l'oeuvre"

Publié le par Audrey Lasserre

JOURNÉE D'ÉTUDE

« Le corps à l'uvre. »
organisée par Camille Dumoulié

Vendredi 14 mars 2003
A partir de 14 heures, salle des conférences, Hall du bâtiment B. Journée d'étude et de formation destinée aux doctorants et aux étudiants de DEA.

PRÉSENTATION

   Cette journée reprend une question déjà évoquée l'an dernier : « Comment le corps entre-t-il en littérature ? » L'intérêt des étudiants présents pour cette question et le fait que de nombreux sujets de doctorats de littérature française ou comparée touchaient à cette problématique ont incité à reprendre cette thématique.
Le sujet n'est pas la représentation du corps, mais plutôt son expression, sa manifestation dans le texte, à travers l'écriture. Non pas, donc, l'image du corps. Mais, pour reprendre une formule de Nietzsche, « la sémiotique des affects ». Si l'art est un poiein, un faire, cela suppose que le corps fasse uvre au même titre que l'esprit ou l'imagination.
   Il y a une écriture du corps, une trace du corps dans l'écriture, tout comme la peinture est une production du geste, de la touche jetée sur la toile, de même que la sculpture naît du coup de burin qui grave dans la pierre la trace d'un corps agissant. De sorte qu'on peut parler d'une physique de l'art. Et comme l'écrit Artaud dans ses Notes pour une Lettre aux Balinais : « C'est le corps d'un écrivain qui tousse, crache, se mouche, éternue, renifle et souffle quand il écrit. »
   Cependant, les termes mêmes d'expression et de manifestation demeurent problématiques. Et ce problème engage deux théories différentes de la création, mais aussi de la vie.
   Expression de quoi ? Du sujet, du moi, de la volonté, d'un corps propre ? Et nous sommes dans une théorie de l'art comme représentation où il y a peu de chance que le corps, dans son extériorité (relative) au langage, parvienne à faire uvre.
   Manifestation, cela suppose comme une continuité entre le corps et le texte, entre le motif et l'artiste, la nature et l'uvre (osons ce sacrilège à une époque où nous devrions savoir que la castration symbolique nous a faits prisonniers d'une culture sans portes ni fenêtres). Nous sommes là dans une conception non strictement occidentale de l'art, que nous avons du mal à intégrer à nos catégories et à nos schèmes herméneutiques, narratologiques ou formalistes.
   Comment passer d'une théorie de l'expression, tributaire des notions de sujet, de moi, de vouloir-dire, à une théorie qu'on peut appeler, faute de mieux, de la manifestation, qui suppose de penser de manière impersonnelle, en termes de flux, de transferts, de métamorphoses ?
   Voilà une question qui unit des problèmes esthétiques, littéraires et philosophiques, conformément à l'esprit des recherches du centre.

PARTICIPANTS

   Après une conférence du Professeur Daniel Lins de l'Université de Fortaleza, « Clarisse Lispector et Gilles Deleuze : pour une écriture des sensations », trois doctorants proposeront une communication en rapport avec leur sujet de thèse : Hoai Huong Nguyen, « Le corps à l'uvre dans les, Poésies folles d'Han Mac Tu », Jeanne Wang, « Sur Kundera ».