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Appels à contributions
Ecrire la peinture, peindre la littérature

Ecrire la peinture, peindre la littérature

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Stéphanie Bulthé)

Journée d’étude Jeunes Chercheurs

Dunkerque, le 13 mars 2013

Écrire la peinture, Peindre la littérature

Université du Littoral-Côte d’Opale

Unité de Recherche sur l’Histoire, les Langues, les Littératures et l’Interculturel

( H.L.L.I., E.A. 4030)

Centre de recherche « Modalité du Fictionnel »

 

 

Appel à contributions :

Littérature et peinture partagent une aptitude commune à saisir le monde dans le miroir de l’oeuvre en une appropriation spéculaire du réel. Cette journée d’étude voudrait questionner le concept de figuration, car, on le sait, le dialogue texte/image se veut toujours créateur, dans une relation épanouie ou divergente, voire complice, d’un art à l’autre. Nous aimerions analyser ces arts face à face.

Cette journée qui se tiendra le 20 mars 2013 à Dunkerque (MRSH de Dunkerque), se situe dans l’axe de recherche « Frontières. Limites. Échanges » que s’est donné l’UR HLLI : elle prolongera la réflexion initiée par le colloque « Nouvelles Rencontres du Littoral (VII) » intitulé « L’Écrivain et son peintre » (prévu les 22 et 23 novembre 2012) ainsi que les séances « Nouveaux Entretiens du Littoral » qui suivront au cours de l’année 2013, lesquelles ont pour objet d’inviter des écrivains contemporains dont l’oeuvre entretient un rapport remarquable avec la peinture, rencontres que Madame Lyotard, directrice du centre de recherche « Modalité du Fictionnel », organise.

Les trois thématiques susceptibles d’être traitées dans le cadre de cette journée « Jeunes Chercheurs » sont les suivantes :

 

Admirateur/Concurrent? L’écrivain face au peintre

La formule célèbre d’Horace dans son Épître aux Pisons, le fameux Ut pictura poesis, scelle définitivement le destin des deux arts, promus « jumeaux d’élection ». En effet, la littérature se conçoit à partir de ce moment comme relevant d’un geste mimétique similaire à celui de la peinture. Rompant avec la pensée du Moyen Âge, la Renaissance place en effet l’oeuvre d’art dans le champ de la représentation, de sorte que, rapidement, la peinture est perçue comme modèle de la littérature en raison de sa capacité immédiate à appréhender le réel. De nombreux écrivains, dans un commun exercice d’admiration pour les oeuvres picturales, vont se faire critiques d’art. Diderot, Baudelaire, Zola, Bataille, Malraux, par exemple, entendent saisir et formuler le geste artistique qui tend pour eux  à définir précisément l’esthétique de la modernité. L’occasion est donnée, pour l’écrivain de revendiquer la fascination qu’il ressent pour son alter ego : ainsi Walter Benjamin écrit sur Max Ernst tandis que Reiner Maria Rilke rend un hommage épistolaire à Cézanne. C’est au nom de cette modernité qu’ils se font instances de jugement, parce qu’elle leur paraît plus saisissable dans les aplats de couleur que dans les lignes d’encre. Mais en même temps, le littérateur se nourrit de l’expérience picturale en décrivant dans ses oeuvres des tableaux réels ou imaginaires, tandis que le peintre se complaît dans les représentations de thèmes littéraires. Que penser alors de cette relation ambiguë, en demi-teinte, faite de fascination réciproque, d’admiration et de jalousie ?

 

 

Peintre/Écrivain. Un même geste artistique ?

La représentation du peintre dans une oeuvre littéraire est maintenant tombée au rang de topos. Un énorme pan de la littérature nous présente dès lors l’artiste peintre comme prototype du « Créateur à l’ambition trop large » (Zola), du Chef-d’oeuvre inconnu de Balzac au Portrait ovale de Poe, de Manette Salomon des Goncourt jusqu'à L’Empire des nuages de François Nourissier en passant par Le Portrait de Gogol, La Lune et six pence de Somerset Maugham ou encore La Semaine sainte d’Aragon. De la représentation de la vie pittoresque de l’artiste à la tentative désespérée de cerner la nature de l’enthousiasme (commun ?) qui anime de la même manière le littéraire et le peintre, comment ce dialogue entre les arts, ce lien ténu entre le pinceau et la plume, peut-il se muer en une véritable dualité artistique ?

 

 

Convergences/divergences. Pour un dialogue entre les arts

Depuis la Politique d’Aristote, la distinction entre « arts serviles » et « art libéraux » pense l’axiologie littérature/peinture comme une mise sous tutelle de la peinture. Rien n’est moins évident. Où placer, par exemple, les enluminures médiévales qui inscrivent l’image au coeur du texte ? Le lien est alors étroit entre littérature et peinture ; l’un ne peut se penser sans l’autre, témoins les médaillons d’artistes qui transposent les deux arts jusqu’à la fin du XIXe. L’admiration crée et génère la concurrence. L’attraction du peintre sur l’écrivain se retrouve dans sa volonté de trouver des équivalences littéraires à des données picturales. Les formes de ces nombreuses tentatives, remarquables par leur diversité, illustrent cette convergence/ divergence : écriture artiste, poème-objet, allégorie, ekphrasis, autoportrait…

 

Modalités de soumission

 

Cette journée d’étude est ouverte à tous les doctorants, post-doctorants et jeunes chercheurs en Littérature française et étrangère (de l’Antiquité au XXIe siècle), en Histoire ou Histoire de l’art. Les propositions de communication doivent comporter un titre, un résumé de 250 à 300 mots, une notice bibliographique et une courte présentation de l’intervenant (laboratoire de rattachement, publications...). Il faudra préciser absolument si un matériel informatique est nécessaire à la présentation et la nature de celui-ci. Les interventions se limiteront à vingt minutes.

Les propositions seront envoyées à l’adresse indiquée ci-dessous pour le 8 janvier 2013, délai de rigueur :

jeuneschercheurs.littoral@gmail.com

 

Elles seront communiquées sous un format facilement lisible (WORD, PDF…).

La sélection des propositions aura lieu courant janvier. Une réponse personnelle sera adressée à tout chercheur qui aura déposé une demande d’intervention.

Pour toute information pratique supplémentaire concernant la journée d’étude, merci d’écrire à la même adresse. Il est à noter qu’en aucun cas l’Unité de Recherche HLLI ne pourra couvrir vos frais de déplacement. Une attestation pourra être fournie pour un remboursement par votre laboratoire de rattachement.

Comité d’organisation de la journée d’étude :

 Stéphanie Bulthé, Martine Crépin Maeckereel, doctorantes de L’UR HLLI et du centre de recherche « Modalités du fictionnel ».

Comité Scientifique :

-Madame Jacqueline Bel (Professeur, directrice de l’Unité de Recherche H.L.L.I)

-Madame Dolorès Lyotard (Maître de conférences, directrice du centre de recherche « Modalités du fictionnel »)

-Monsieur Jean Devaux (Professeur, directeur du Département « Lettres et Arts »)