Essai
Nouvelle parution
Joë Friedemann, Langages du désastre: Robert Antelme, Anna Langfus, André Schwarz-Bart, Jorge Semprun, Elie Wiesel.

Joë Friedemann, Langages du désastre: Robert Antelme, Anna Langfus, André Schwarz-Bart, Jorge Semprun, Elie Wiesel.

Publié le par Vincent Ferré (Source : Joë Friedemann)

Joë Friedemann,  Langages du désastre : Robert Antelme, Anna Langfus, André Schwarz-Bart, Jorge Semprun, Elie Wiesel, Librairie Nizet, novembre 2007, 174 p.   

ISBN 978-2-7078-1296-4 . Prix : 19 euros.

Ces dernières décennies, nombre d'études ont paru sur la difficulté, voire l'impossibilité de traduire la tragédie concentrationnaire en mots, de l'exprimer en concepts intelligibles ou cohérents. L'objet de ce travail n'est pas de revenir sur les notions de "non-dit" et "d'indicible" examinées dans des ouvrages précédents, mais d'essayer, à partir de certaines oeuvres de l'après-Shoah , de cerner, ne fût-ce que partiellement et à titre d'exemples, les contours d'une expressivité constituant chez leurs auteurs une tentative de dépasser les frontières de l'incommunicable.

Cette étude se veut examen de sens. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : chercher, autant que faire se peut, à saisir au-delà des mots et de "l'impossible à dire", ce que représentent pour les survivants l'adversité et la souffrance, ainsi que l'impact qu'elles allaient avoir sur leur état psychologique et la cohésion des valeurs culturelles , sociales, éthiques ayant fait partie de leur univers avant Auschwitz.

Durant les années noires, sous les coups de boutoir d'une tragédie innommable, le langage et nombre de concepts fondamentaux seront en but à une falsification absolue et par voie de conséquence, à une mutation essentielle en regard de leur vocation originelle . Suivre le fil chronologique et diachronique de certains des thèmes récurrents dans les oeuvres étudiées aidera peut-être à sonder la mosaïque complexe de quelques uns des comportements du survivant.

Sommaire :

1. Entre le désastre et  l'écriture : de Robert Antelme à Jorge Semprun.

2. Robert  Antelme : L'Espèce humaine, "une trahison de tous les mots".

3. La Nuit, L'Aube, Le Jour : une problématique du regard chez Elie  Wiesel.

4. Le Dernier des Justes  d'André Schwarz-Bart : de l'humour au ricanement des abîmes.

5. Anna Langfus et  les  figures du silence.

6. Elie Wiesel ou la  haine  impossible.       

Joë Friedemann,  maître de conférences émérite à l'Université Hébraïque de Jérusalem, a déjà publié dans le domaine de la "littérature de la Shoah" : Le  Rire dans  l'univers  tragique  d'Elie  Wiesel,  A.G. Nizet, 1981.