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Jeux d'échos. Hommage à Umberto Eco (XIth International IAWIS/AIERTI Conf, Lausanne)

Jeux d'échos. Hommage à Umberto Eco (XIth International IAWIS/AIERTI Conf, Lausanne)

Publié le par Marc Escola (Source : Guido Furci)

Session bilingue (français-anglais), organisée dans le cadre du colloque "La reproduction des images et des textes" / "Images and texts reproduced" - XIth International IAWIS/AIERTI Conference, Université de Lausanne (Suisse), 10-14 Juillet 2017 (http://wp.unil.ch/reproduction2017)

Dans l’un de ses travaux les plus récents, un essai qui vise à « porter un autre regard sur le concept (?), la notion, disons le qualificatif (substantif, adjectif) de “postmoderne” dans ses expressions esthétiques », Philippe Daros se demande si les caractéristiques majeures de notre conception de l’œuvre d’art, aujourd’hui, ne seraient pas à chercher in primis dans la désacralisation de l’objet artistique, littéraire en particulier. Et pour cause : « les jeux usuellement rattachés au “roman postmoderne” [l’ironie, la surabondance de références intertextuelles, l’indistinction générique, la polyphonie énonciative, l’omniprésence d’indices poussant le lecteur à reconstituer un récit qu’on sait inachevé et, plus que tout, l’hétérogénéité d’une écriture qui emprunte sa rhétorique à celle des médias] peuvent se lire comme autant de manifestations d’un emploi plastique généralisé de la forme. » Au sein de sociétés où la littérature est un discours qui ne cherche plus à se différencier d’autres discours – peut-être afin de mieux accueillir les antinomies, sans pour autant prétendre les résoudre – cet emploi se donne à voir, d’une part, dans la réélaboration manifeste d’un héritage culturel composite, d’autre part, dans l’assomption de poétiques issues d’un patrimoine qu’on s’efforce de recycler, voire de « métamorphoser », plutôt que de mettre à distance. Rien d’étonnant si la production italienne des quarante dernières années semble fournir à Daros un terrain d’enquête privilégié. Au fond, comme le disait Calvino dans le but de problématiser un postulat de dérivation humaniste, l’un des enjeux principaux de cette production consiste essentiellement à faire de la réécriture une manière efficace de « dresser la carte du connaissable ». Or, quoiqu’un tel constat ait pu donner lieu à quelques simplifications douteuses, à bien y regarder il trouve de fortes résonnances chez de nombreux intellectuels désormais canoniques. Le cas d’Umberto Eco est parlant : dans le cadre de notre session, nous nous intéresserons, d’abord, aux modalités par lesquelles ses fictions ont figuré, au fil du temps, ce que ses contributions théoriques n’ont eu de cesse d’argumenter ; ensuite, au geste du « copiste » (amplement thématisé depuis Le nom de la rose) en tant que paradigme d’une plus ample réflexion sur l’acte de traduction (dans ses acceptions étymologique et imagée).