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Jean Rolin, une démarche ambulatoire. Ouvrage collectif

Jean Rolin, une démarche ambulatoire. Ouvrage collectif

Publié le par Laure Depretto (Source : Guillaume Thouroude)

Un numéro de la série « Voyages contemporains » (Lettres modernes Minard – Éditions Garnier) va être consacré à Jean Rolin et tout particulièrement à ses écrits de voyage. Qu’on préfère désigner ses rapports à l’espace comme des dérives, des flâneries, des « mises en orbite », des séjours, des explorations, des randonnées ou des déambulations, il s’agira d’un ouvrage collectif sur le voyage d’écrivain selon Jean Rolin.

Au tournant du XXIe siècle, parmi les auteurs de littérature viatique, Jean Rolin se distingue à plus d’un titre. De Chemins d’eau (1980) à Un chien mort après lui (2009), ses récits semblent faire la synthèse d’un certain nombre d’éléments constitutifs du récit de voyage tel qu’il s’est développé en France depuis la seconde guerre mondiale. Les décennies d’après-guerre avaient vu les auteurs français pratiquer le récit de voyage de manière pour ainsi dire clandestine. On le trouve enchâssé dans d’autres genres tels que les mémoires (Simone de Beauvoir), le reportage (« Les villes américaines » de Jean-Paul Sartre), l’autobiographie intellectuelle (Claude Lévi-Strauss), l’expérimentation littéraire (Mobile, de Michel Butor), l’essai sémiologique (L’Empire des signes, de Roland Barthes), et bien sûr la fiction (depuis les Hussards jusqu’à Le Clézio). Or, le travail littéraire de Jean Rolin se trouve à la croisée de ces différentes formes d’écriture. À mi-chemin de l’ethnologie, du reportage, de l’expérimentation littéraire et de l’autobiographie, son œuvre demeure hybride, tout en insufflant un sentiment d’unité due aux aspects esthétiques de son projet narratif. S’il est vrai que des écrivains contemporains produisent parfois des récits de voyage sans le revendiquer ouvertement, Jean Rolin admet que la période de son œuvre qui s’étend de Zones (1995) à Un chien mort après lui (2009) s’inscrit dans une « écriture factuelle, littéraire et géographique », ce qui peut dessiner les contours génériques du récit de voyage contemporain.

L’ouvrage que nous préparons comportera une douzaine d’article de 30 000 signes. Il accueille des articles qui se situeront dans l’optique de ces pistes de travail :

  • Littérature géographique. Le récit de voyage en tant que genre.
  • Littérarité de l’écriture non fictionnelle. À quelles conditions se manifeste-t-elle ?
  • Poétique du grand reportage.
  • Littérature ambulatoire et land art.
  • L’écriture de Rolin aux confins de la danse, du cinéma
  • Postures du corps, dispositifs de déambulation, performance du narrateur.
  • La question des territoires voyagés : Afrique, Paris, Amériques, réseaux de transports.
  • Le monde maritime, l’épopée des conteneurs, grandeur et déclin de la poésie des cargos.
  • Le voyage et le monde ouvrier, l’aventure syndicale, l’exploration des friches industrielles.
  • Le rapport à l’animalité.
  • La psychogéographie : les rapports entre les récits de Rolin et les dérives situationnistes, ainsi que les flâneurs londoniens (Iain Sinclair, Will Self).

Ces sujets de recherche ne sont en aucun cas exclusifs.

Veuillez adresser une proposition d’article de 300 mots / 1500 signes à Guillaume Thouroude, gthouroude01@qub.ac.uk, avant le 1er janvier 2015.