Essai
Nouvelle parution
Jean Lorrain, Portraits de Femmes

Jean Lorrain, Portraits de Femmes

Publié le par Marielle Macé (Source : Pascal Noir)

Jean LORRAIN, Portraits de Femmes , établissement des textes, notes, bibliographie et essai sur l'auteur par Pascal NOIR, Paris, L'Harmattan, collection "Les Introuvables", 2004.


Ce recueil de quatres nouvelles collige des textes de Jean Lorrain inédits en librairie, parus en 1887 dans Le Courrier Français : Madame Pygmalion , Mademoiselle Ganymède , Madame Oedipe et La Marquise Hérode . Il est suivi d'une étude de cent dix pages, par Pascal Noir, intitulée Radiographie d'une fin de siècle : Jean Lorrain et l'art du portrait , ainsi que d'une abondante bibliographie sur la littérature décadente.

La quatrième page de couverture est la suivante :
Hanté par "L'Esprit de Décadence", Jean Lorrain décline en 1887, à l'instar de la Psychopathia sexualis du Dr. Krafft-Ebing qui vient de paraître, toutes les amours subversives que cette fin de XIXe siècle, sous l'impulsion de la médecine, assimile à des maladies. Comme les premiers aliénistes et sexologues, il dresse une liste, propose une galerie de portraits de ces "anormaux" sur lesquels Michel Foucault reviendra lors de ses cours au Collège de France en 1975. Lorrain établit cependant avec humour son catalogue du vice. Il étiquette, ainsi qu'un entomologiste, les névroses qui agitent "l'art des temps de décadence". Inceste, homosexualité et infanticide, onanisme ou récit à la gloire de la masturbation mais aussi fétichisme, zoophilie et nécrophilie, masochisme et sadisme caractérisent le "monstre" fin-de-siècle.
Les titres des récits, archétypes ou complexes devenus familiers, disent combien l'entreprise est aussi satirique, puisant dans un imaginaire mythique avec lequel l'auteur s'amuse en mettant les référents au féminin : une lesbienne éprise d'art est éperdument fascinée par une statue de Diane ; une "demi-vierge" à la main experte fait chanter les aphones ; une "élégante" se voit partagée entre un ténor et son vieux père ; un "escadron" féminin, parti de "Paris Mythilène à Veules en Lesbos", assassine un nouveau-né. Naturellement, ces "Amazones ne suppriment que les mâles"...