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Appels à contributions
 Je et jeux narratifs dans le roman africain contemporain

Je et jeux narratifs dans le roman africain contemporain

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Roger TRO DEHO)

 

JE ET JEUX NARRATIFS

DANS LE ROMAN AFRICAIN CONTEMPORAIN

Appel à contribution pour un ouvrage collectif

Date limite : 30 janvier  2012

        Depuis Le Devoir de violence de Yambo Ouologuem (1968) et Les Soleils des indépendances (1968) d’Ahmadou Kourouma, oeuvres pionnières de ce qu’il est convenu d’appeler les « romans africains de la seconde génération » (de la nouvelle génération pour d’autres) ou les « Nouvelles Écritures Africaines » (Séwanou Dabla, 1986), la production romanesque africaine n’a cessé de se métamorphoser, de se renouveler et de se réinventer. La narration est l’un des  lieux privilégiés où s’opère cette recherche délibérée de nouvelles formes. Qu’ils pratiquent leur art à partir du continent africain (Ahmadou Kourouma, Amadou Hampaté Bâ, Massa Makan Diabaté, Sony Labou Tansi, Henri Lopes, Jean-Marie Adiaffi,  Maurice Bandaman, Werewere Liking…) ou qu’on les range  dans la migritude ou les écritures migrantes (Abdourahman Waberi, Alain Mabanckou, Sami Tchak, Calixthe Beyala, Koffi Kwahulé, Edem Awumey,  Kossi Efoui, Sandrine Bessora, Marie N’Diaye…), les écrivains africains de la seconde génération illustrent bien le point de vue d’Ahmadou Kourouma : « un roman, c’est une suite d’événements (…) c’est la façon de raconter qui rend l’histoire intéressante ou banale.» (Notre Librairie n°87,1987)

      Au nombre des stratégies mobilisées par ces écrivains africains contemporains pour raconter le roman autrement, se trouve, au premier plan, le concept général du narrateur, du scripteur (Roland Barthes), du régisseur et metteur en scène du jeu narratif.

Le présent appel à contributions part du présupposé qu’il y a une évolution du sujet, et singulièrement du sujet parlant, dans le roman africain. Pour alimenter cette lecture qui pourrait bien être un des lieux du tournant de l’écriture romanesque, cet appel voudrait donc s’arrêter sur la figure du narrateur, cette voix qui prend en charge le récit et sans laquelle il ne peut y avoir de roman. Parmi la multitude des modèles de narrateur possibles et observables dans le corpus romanesque africain, le projet s’intéresse particulièrement aux formes et jeux du narrateur-je, celui dont l’identité et la « prise de parole » s’expriment par l’emploi des premières personnes du singulier et du pluriel. Le narrateur-je peut être autodiégétique (raconter sa propre histoire) ou homodiégétique (raconter une histoire à la première personne sans en être le personnage principal) (Genette, 1972), participer du pacte autobiographique (Philippe Lejeune, 1975) établissant la triple équation : auteur = narrateur, auteur = personnage et narrateur = personnage, relever de l’autofiction (Serges Doubrovsky, 1977), aventure du langage dans laquelle « ce n’est plus l’histoire, les péripéties qui peuvent sembler romanesques, mais c’est la forme même du récit qui transforme les faits réels en fiction » (Philippe Gasparini, 2008) ou d’autres formes de narrations intimes dans lesquelles le narrateur, au contraire du narrateur impersonnel, s’exhibe, se met en scène dans un discours parfois autoréflexif et interactionnel.  Sur un axe thématique et idéologique, il a cessé d’être collectif, pour être spéculaire, fragmentaire avec des formes, auctorial, intermédiatique et autres… 

        Les contributions attendues devront mettre en lumière, non seulement les différentes figures du narrateur-je mais aussi décrire, analyser et interpréter ses jeux narratifs complexes qui, d’un roman à un autre, illustrent le renouvellement de la narration romanesque africaine. On pourra, entre autres orientations, explorer les pistes de réflexions suivantes :

 

  • Je et les nouvelles formes d'écritures africaines de soi/du Moi
  • Le narrateur-je et ses avatars dans le roman africain contemporain
  • Le Je et ses jeux narratifs comme modélisation de l’esthétique de la littérature orale africaine
  • Le narrateur-je et la question du nouveau sujet africain
  • Du Je au Tu ou le caractère interactionnel et pragmatique de la communication narrative
  • La narration à la première personne et la réception du « nouveau roman » africain
  • Les en-jeux des jeux narratifs du Je dans le roman africain

Nous vous invitons à nous faire parvenir votre proposition d’article en français et en 300 mots maximum, accompagnée d’une brève présentation bio-bibliographique avant le 30 janvier 2012 à l’adresses suivante :

Roger TRO DÉHO : trodeho@yahoo.fr

 

L'avis du comité scientifique portant sur les propositions : 15 février  2012

Les articles entièrement rédigés, en Times New Roman 12 ; interligne 1,5 et de 15 pages maximum devront être envoyés avant le : 30 avril 2012

L’avis du comité scientifique après examen des articles : 30 mai 2012

Retour des articles retenus et révisés (si nécessaire) par les auteurs : 15 juin 2012

 

NB : Le comité scientifique sera particulièrement attentif aux assises théoriques des

         différentes contributions ainsi qu’au respect du chronogramme. 

       

 Responsable du projet :

Prof. Roger TRO DÉHO

Docteur d’État, Maître de Conférences au Département de Lettres modernes

Université de Bouaké