Questions de société

"J.-R. Pitte perd la présidence de la Sorbonne" (revue de presse)

Publié le par Marc Escola (Source : lemonde.fr)

Sur le site du Monde, un article signé C. Rollot et daté du 15/3 :

" Le philologue Georges Molinié a été élu, vendredi 14 mars, président de la Sorbonne, face au géographe Jean-Robert Pitte. A la tête de l'université de Paris-IV depuis 2003, M. Pitte, connu pour son engagement à droite, briguait un deuxième mandat. Les 20 membres du conseil d'administration ont soutenu à 11 voix contre 8 et une abstention la candidature de M. Molinié, réputé proche de la gauche.

L'issue de cette élection était attendue en raison de la personnalité des deux candidats. M. Pitte s'était illustré, en 2006, lors de la crise du contrat première embauche (CPE), en défendant l'augmentation des droits d'inscription et la sélection à l'entrée des universités. Il avait néanmoins, dans sa profession de foi électorale, gommé les aspects les plus polémiques de ses convictions, préférant axer son programme "Excellence des humanités", sur l'ouverture internationale et la professionnalisation.


Face à lui, la liste "Avenir de la Sorbonne", de M. Molinié, qui avait soutenu publiquement Ségolène Royal, incarnait aux yeux de beaucoup la résistance à la loi de la ministre de l'enseignement supérieur Valérie Pécresse sur les libertés et responsabilités des universités, dite loi LRU. "Cette victoire est l'alliance des conservatismes", a réagi M. Pitte. "La loi a été votée, tous les présidents d'université seront tenus de l'appliquer", prévient M. Molinié, qui refuse de brandir le drapeau anti-Pécresse mais veut "rétablir la diversité démocratique de l'université".

L'échec de M. Pitte, un peu marginalisé au sein de la Conférence des présidents d'université (CPU), risque d'être brandi par les opposants à la loi LRU comme une première victoire. "L'intérêt des adversaires de cette loi est de dramatiser les résultats des scrutins", considère Michel Lussault, porte-parole de la CPU. "Il y aura peut-être dans certaines universités quelques tensions mais, une fois élu, aucun président n'a intérêt à ne pas appliquer la loi." Dans la dizaine d'universités sur 85 qui ont déjà procédé à l'élection ou à la reconduction de leur président, aucun candidat recensé comme ouvertement opposé à la loi n'a été élu. La continuité des équipes dirigeantes, comme à Paris-VI, où Jean-Charles Pomerol a été réélu, jeudi 13 mars, semble de mise. Seules trois nouvelles têtes, Axel Kahn à Paris-V, Manuel Tunon de Lara à Bordeaux-II et Marc Pena à Aix-Marseille-III ont pour l'instant émergé."

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Dans Libération du 15/3 toujours :

"Le très libéral président sortant de l'université Paris-IV-Sorbonne a raté sa réélection vendredi et cède la place à Georges Molinié, son prédécesseur plus à gauche. Fervent partisan du gouvernement lors de la crise du CPE et du mouvement contre la loi LRU, Pitte avait le soutien des professeurs, et son rival, des maîtres de conférences. Il doit sa chute aux élus étudiants et administratifs qui ne lui ont pas pardonné ses positions en faveur de la sélection et de la hausse des frais d'inscription."

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Et, pour être complet, dans Le Figaro, un peu plus sobre :

"Georges Molinié a été élu hier président de la Sorbonne face à Jean-Robert Pitte qui sollicitait un second mandat, a-t-on appris aujourd'hui auprès de l'université Paris-IV.

M. Molinié, philologue proche de la gauche, a déjà présidé la Sorbonne par le passé. Il succède à M. Pitte, proche de la droite, qui était en poste depuis 2003.

A l'université de Paris VI, l'université française la mieux classée dans le classement de Shangai, Jean-Charles Pomerol a été réélu jeudi à la présidence."