Essai
Nouvelle parution
J.-M. Valentin, Aristote écartelé - Poétiques du théâtre allemand de la Renaissance à Brecht et Müller

J.-M. Valentin, Aristote écartelé - Poétiques du théâtre allemand de la Renaissance à Brecht et Müller

Publié le par Nicolas Geneix

Jean-Marie Valentin, Aristote écartelé - Poétiques du théâtre allemand de la Renaissance à Brecht et Müller

Paris : Klicnsieck, coll. "Germanistique", 2014.

328 p.

EAN 9782252039496

35,00 EUR

Présentation de l'éditeur :

Prévalence du matériau, parataxe, autonomisation des éléments – le théâtre contemporain rejette le texte au profit de la présentation et de la performance dont il n'est plus que le produit dérivé. La cible ? Aristote et le muthos décrétés par les prophètes du « post-dramatique » origine universelle de tous les maux.
À travers les affrontements historiques de l'archaïque et des successives modernités, il apparaît toutefois qu’il existe depuis la Renaissance des aristotélismes que révèlent gloses et entre-gloses.
La pensée du théâtre et ses réalisations portent la trace de ce bouillonnement pluriséculaire. L’Allemagne, retenue ici comme champ d’observation, éclaire ce qu’il en fut, du théâtre confessionnel jusqu’à Brecht en passant par la fête baroque (Lohenstein), la tragédie bourgeoise (Lessing), les traitements du mythe et de l’histoire par A.W. Schlegel, Kleist et Grabbe. La Poétique n’a cessé de nourrir la réflexion, Aristote apparaissant alors moins comme une norme ou une cible que comme un moyen pour exprimer des conceptions parfois diamétralement opposées. Si Lessing est placé au centre chronologique de ce livre, la confrontation de la théorie et des écritures dramatiques et scéniques révèle, dans l’éloignement du texte-source opéré par le romantisme, une fécondité paradoxale, visible jusque dans sa négation la plus radicale.

Sommaire :

Avertissement


Aristote et les aristotélismes
Le texte et la performance

I. Le jeu des boules de billard
II. Le « pré- », le « post- » et entre les deux, le …rien (?)
III. Retour au texte-source
IV. Le triomphe de la glose
V. Entre le trop peu et le trop. G.E. Lessing et A.W. Schlegel
VI. Le mythe et l'histoire
VII. Peut-on parler d'un aristotélisme moderne rétablissant l'ancien dans ses droits ? Brèves observations sur Brecht, le muthos et autres catégories
VIII. La « performance » – une dictature ? Et qu'y a-t-il après le « post » ?


Chapitre I
Rhetor et histrio.
L'acteur, le service du texte et le jeu improvisé

I. Sur l'origine
II. Le dramatique et le théâtral
III. L’Église ou le lupanar
IV. Les Italiens de Paris
V. Les lazzi
Chapitre II
Les jésuites et la scène
Salut, Providence, pédagogie chrétienne

I. Prolégomènes
II. La marche du monde
III. La question du didactisme
IV. Aristote : une difficile fidélité

Chapitre III
Le drame de martyr européen et la question du héros parfait

I. Le cadre et les concepts
II. Catholiques et protestants
III. La tragédie de l’innocence : Jacob Masen
IV. Le projet de tragœdia sacra
V. L’apport du Collège Romain : Tuccio et Stefonio
VI. Galluzzi, Platon, Aristote : « rénover la tragédie antique »
VII. La tragédie de Crispus
VIII. Efflorescence et discontinuité
IX. Transferts, littérature et société


Chapitre IV
La Sophonisbe de Lohenstein
Tragédie et fête baroque

I. L’héritage renaissant
II. Le spectacle des émotions
III. Les Reyen
IV. Les genera
V. Au-delà du temps historique


Chapitre V
Gotthold Ephraim Lessing, l’essentialiste

I. Un « livre » singulier
II. De la philologie à l’invention de la critique
III. Les genres dramatiques. Postulats
IV. La tragédie
V. Le « drame de martyr »
VI. Une grandeur indifférente à la morale ?
VII. Des accommodements impossibles
VIII. Diderot, fausses et vraies convergences
IX. Du comédien – mais sans « paradoxe »
X. Contre Diderot. Remettre le théâtre sur ses pieds
X. Un écueil : les « caractères parfaits »


Chapitre VI
August Wilhelm Schlegel, le romantisme d’Iéna
et le tragique philosophique. Au-delà d’Aristote

I. Les voies neuves du national
II. Coppet, Corinne et le tableau du baron Guérin
III. Une méthode, des postulats
IV. Culture et anthropologie
V. Racine, synthèse du classicisme français
VI. Euripide, « le moins tragique de tous les tragiques » ou la triade recomposée
VII. Antisocratisme, antiaristotélisme et conception existentielle du tragique
VIII. La tragédie des Modernes. Nature, histoire, nouveaux chemins
IX. Un dialogue difficile


Chapitre VII
Heinrich von Kleist, Penthésilée
et le retour du dionysiaque euripidien

I. Tragédie et tragique
II. La mutation sémantique du tragique et ses limites
III. Deux modèles concurrents
IV. Le dramatique et le théâtral
V. Oreibasia, sparagmos, omophagia
VI. Une « tragédie parfaite » ?


Chapitre VIII
Histoire et théâtralité. Napoléon ou les Cent-Jours
de Christian Dietrich Grabbe

I. Le héros dans l’histoire
II. L’acteur et la métaphore du jeu

Chapitre IX
Brecht et Aristote – mais quel Aristote ?

I. La question de la nouvelle écriture dramatique
II. Présence de la glose
III. Mimesis, Einfühlung, catharsis
IV. L’intrasocial
V. La médiation de Lessing
VI. Critique de l’obscurcissement et du camouflage
VII. Marx vs Aristote


Index nominum

Jean-Marie Valentin (Sorbonne/IUF), membre de la "Deutsche Akademie für Sprache und Dichtung", est spécialiste de la poétique du théâtre allemand depuis le XVIe siècle. Aux Éditions Klincksieck il a donné en 2010 une traduction commentée de la Dramaturgie de Hambourg de G.E. Lessing et co-dirigé en 2012 Bertolt Brecht et la théorie dramatique.