Essai
Nouvelle parution
J.-M. Apostolidès, Cyrano qui fut tout et qui ne fut rien

J.-M. Apostolidès, Cyrano qui fut tout et qui ne fut rien

Publié le par René Audet (Source : Jan Baetens)

Jean-Marie Apostolidès, Cyrano - Qui fut tout et qui ne fut rien
Les Impressions nouvelles, collection "Réflexions faites", 2006, 160 p.
ISBN : 2-87449-007-5
EAN : 9782874490071

18 €

Le livre

«Depuis sa création en 1897, Cyrano de Bergerac connaît un immense succès. Il existe en France une telle affinité entre ce personnage littéraire et le caractère national qu'on peut parler d'un véritable complexe de Cyrano. Qu'est-ce qui explique la fascination du public pour le héros d'Edmond Rostand ? Son nez légendaire, source de fierté et parfois de honte ? Sa liberté d'esprit ? Son goût des formules à l'emporte-pièce ? Son courage devant le danger ? L'amour désespéré qu'il voue à la belle Roxane ? Le pacte secret qui le lie à Christian ? Tous ces éléments forment sans doute les ingrédients d'un succès populaire jamais démenti. Reste à expliquer le mécanisme par lequel le spectateur se trouve émotionellement tenu jusqu'au dernier acte, quand le héros passe aux aveux complets.

Oeuvre de réconciliation, cette comédie héroïque panse les plaies d'une France affaiblie, en proie à la mélancolie et au doute. Grâce à une fiction généreuse, elle vient réconforter un orgueil national que les divisions internes et la défaite extérieure ont sérieusement écorné depuis 1870. Au-delà des circonstances particulières qui ont accompagné sa création, elle présente une homologie étonnante entre sa structure profonde et les fondements imaginaires de la nation.
C'est ce que notre analyse, à la fois littéraire et politique, permet de mettre au jour : les raisons inconscientes qui fondent le désir d'un destin commun. Au moment où, en France, le doute quant à l'avenir de la nation gagne les esprits, la compréhension de Cyrano de Bergerac peut apporter quelque lumière sur les bases imaginaires autour desquelles s'est édifié le sentiment d'appartenance collective, “l'enveloppe” nationale.» J.M.A.

L'auteur

Jean-Marie Apostolidès est un metteur en scène et auteur de théâtre partageant son temps entre l'Europe et les États-Unis. Il a publié ces dernières années des essais sur la bande dessinée (Tintin et le mythe du surenfant, 2003) ou sur l'histoire de la sensibilité française (Héroïsme et victimisation, 2003). Il s'intéresse également à l'avant-garde lettriste et situationniste (Les tombeaux de Guy Debord, 2006 ; Ivan Chtcheglov : profil perdu‚ 2006). Il enseigne l'art dramatique et la littérature à l'université Stanford en Californie.

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