Essai
Nouvelle parution
J. Goldzink, La solitude de Montesquieu. Le chef-d'œuvre introuvable du libéralisme

J. Goldzink, La solitude de Montesquieu. Le chef-d'œuvre introuvable du libéralisme

Publié le par Marc Escola

La solitude de Montesquieu
Jean Goldzink

DATE DE PARUTION : 02/02/11 EDITEUR : Fayard COLLECTION : Essais ISBN : 978-2-213-66451-4 EAN : 9782213664514 FORMAT : ePub NB. DE PAGES : 414 p.


Depuis le XIXe siècle, on lit Montesquieu comme le théoricien du libéralisme politique, l'héritier de Locke et des penseurs du droit naturel, le chantre de la modernité post-révolutionnaire. Jean Goldzink montre ici avec brio combien cette lecture est erronée : l'essentiel de la gloire de notre plus fameux théoricien politique serait dû à un « blanchiment d'idées » involontaire, opéré dans les camps idéologiques les plus opposés.

En proposant une relecture lumineuse de De l'esprit des lois et des ouvres des lecteurs français les plus marquants de cet ouvrage fondateur - de Voltaire à Rousseau, en passant par de Maistre, Constant, Comte et d'autres -, Jean Goldzink rappelle que Montesquieu refuse avec la dernière énergie de penser avec Locke, et que tout son projet consiste au contraire à fonder une science politique sans droit naturel attaché à la personne humaine, autrement dit sans la visée universelle qu'implique le jusnaturalisme moderne.

Sa méthode et ses objectifs lui interdisent de concevoir une déclaration des droits de l'homme et du citoyen ou une quelconque républicanisation de la liberté par l'élection d'un parlement. De cette mise à bas d'un dogme quasi unanime depuis deux siècles, il ressort aussi qu'il faut questionner la pertinence de l'emploi inconsidéré du terme « libéralisme » en histoire des idées, compte tenu de sa propension vorace à tout avaler, au mépris des moments, des projets et des rudes saveurs d'origine.

 

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On peut lire sur le site nonfiction.fr un article sur cet ouvrage:

"Les bâtards de Montesquieu", par C. Seth.

"Montesquieu aurait été, pour l’essentiel, trahi par ses commentateurs. Il aurait eu un bon lecteur, Jean-Jacques Rousseau, et deux enfants, bâtards mais brillants, Germaine de Staël – avec De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales – et Alexis de Tocqueville – avec De la démocratie en Amérique."