Essai
Nouvelle parution
J. Boch, Les dieux désenchantés. La fable dans la pensée française de Huet à Voltiare (1680-1760).

J. Boch, Les dieux désenchantés. La fable dans la pensée française de Huet à Voltiare (1680-1760).

Publié le par Marc Escola (Source : Éditions Honoré Champion)

Vient de paraître:

JULIE BOCH,, LES DIEUX DÉSENCHANTÉS. LA FABLE DANS LA PENSÉE FRANÇAISE DE HUET À VOLTAIRE (1680-1760), Paris, Champion, 2002.

1 vol., 16 x 23,5 cm., 576 p., relié, ISBN 2-7453-0543-3. (80 Euros).

Sinterroger sur la fable notion littéraire et religieuse qui désigne aussi bien les mythes gréco-romains que le culte païen , cest questionner tout lhéritage culturel dune Europe nourrie par la civilisation antique. Inscrite jusquà la fin de lépoque classique dans le champ de lhistoire religieuse, la fable voit ses interprétations changer au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, et quitter peu à peu le cadre de la théologie pour celui de lesthétique, de lhistoire et de lanthropologie. Au début des Lumières, la réflexion sur la fable se déploie ainsi dans trois domaines dinvestigation ; elle prend dabord place dans un questionnement dordre religieux : on sinterroge sur ses liens historiques, ses affinités morales et ses similitudes théologiques avec le judéo-christianisme, on y cherche une signification métaphysique cachée sous les voiles de lallégorie, ou on en fait le repoussoir dune orthodoxie qui seffarouche de " lidolâtrie ". Les mythes font par ailleurs lobjet dune enquête historique et anthropologique : comment se sont-ils constitués ? ont-ils un " berceau " commun ? quels furent leurs modes de transmission ? existe-t-il une " mentalité primitive " qui en favoriserait lapparition ? représentent-ils une forme élémentaire décriture historique ? Enfin, la perspective esthétique pose des interrogations fondamentales sur lart de lépoque : une mythologie périmée est-elle en mesure dexprimer lesprit de la France moderne ? peut-on utiliser les ressources poétiques dun système dont on condamne le contenu théologique ? Cette diversité de points de vue sexplique par la variété des auteurs qui sintéressèrent à la question, variété des disciplines, des appartenances religieuses, des notoriétés, des objectifs. La pensée de la fable est aussi tributaire des phénomènes historiques et des tendances intellectuelles qui caractérisent les Lumières. Lessor du rationalisme, lavènement de la critique historique et de la philosophie des religions, la connaissance élargie des civilisations non-occidentales, la pénétration des idées théistes, de tout cela la réflexion sur la fable se ressent et porte à la fois témoignage.