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J.-B. Morain, Alain Resnais ; aimer, rire. et filmer

J.-B. Morain, Alain Resnais ; aimer, rire. et filmer

Publié le par Nicolas Geneix

Jean-Baptiste Morain, Alain Resnais ; aimer, rire... et filmer

Article paru sur le site des Inrockuptibles, 5 mars 2014.

"Hiroshima mon amour et L’Année dernière à Marienbad, déflagrations dans l’histoire du récit cinématographique, avaient été accueillis avec enthousiasme par Les Cahiers et notamment par François Truffaut. Mais Resnais sortait de l’Idhec, pas les gens des Cahiers, qui se voulaient auteurs, écrivains. Il n’écrivit jamais un seul scénario de sa vie, mais il sut faire écrire les plus grand écrivains ou scénaristes pour lui : Jean Cayrol, Marguerite Duras, Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, Jean Gruault… Il se considéra toujours comme un réalisateur (c’est ce qu’on lit aux génériques de tous ses films), comme un alchimiste.

“Ô temps, suspens ton bol !” Ainsi commence Le Chant du styrène, court métrage en couleur qui synthétise déjà tout l’art d’Alain Resnais et son œuvre à venir. (...)

Le texte, en alexandrins, est écrit par Raymond Queneau et dit en voix off par Pierre Dux. En soixante-dix-huit vers totalement fidèles à la science, accompagnés par la musique très contemporaine de Pierre Barbaud, Queneau/Resnais réalisent un film à nul autre pareil, absolument de son temps, d’une intelligence aiguë, se jouant des conventions du docucu traditionnel. Tout est déjà réuni dans Le Chant du styrène : la rigueur du filmage et du montage, le goût pour la langue impertinente de la poésie moderne, pour l’humour pince-sans-rire, la coïncidence de la réalité et de la beauté, la curiosité pour les choses les plus simples en apparence, les plus banales (...)"

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