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Itinéraires croisés: genre, féminismes et politiques (Paris 8)

Itinéraires croisés: genre, féminismes et politiques (Paris 8)

Publié le par Marc Escola (Source : Akila kizzi)

Journée d'études dans le cadre des

Quarante ans du Centre des études féminines et études de genre

de l'université Paris8.

 


Cette journée d'études ouverte à tous et à toutes vise à rendre compte des multiples usages du concept de genre et à témoigner de la grande dynamique et diversité des recherches doctorales dans une perspective féministe. La journée s’articulera autour de trois axes : le rapport qu’entretiennent l’« académie » et la « rue », l’interdisciplinarité des études de genre, et les luttes actuelles dans une perspective postcoloniale. Une table ronde consacrée à l’avenir des études de genre clôturera la journée.



 



Les études de genre et les courants de pensée féministe se sont intégrés à la cartographie scientifique contemporaine. En France et à partir des années 1970, les luttes féministes se sont d'abord exprimées dans la « rue », avant d’être inscrites dans un cadre institutionnel. Cette journée d'études se propose de revisiter cet échange entre la « rue » (milieux associatifs, militants, artistiques et littéraires) et l'université pour réfléchir sur le processus d'institutionnalisation qui a permis de relier ou délier ces mouvements à la sphère universitaire. Interroger les apports et les appuis de la « rue » à l’université et réciproquement revient aussi à poser la question des rapports de force entre les revendications féministes et le pouvoir institutionnel. Ainsi, ce premier panel s’intéressera aux éventuelles limites de leurs interactions. Est-ce que les études de genre opèrent un changement de la vision disciplinaire des sciences au sein de l'institution ou est-ce cette dernière qui formalise les recherches sur le genre ?



Le féminisme comme positionnement politique et perspective de recherche, et le genre comme catégorie d’analyse critique ne cessent de réactualiser les nombreux débats à la fois politiques, épistémologiques et méthodologiques qui traversent les disciplines. Depuis son émergence dans la clinique béhavioriste normative états-unienne des années 50, et jusqu’à ses réappropriations féministes dans les champs militants et/ou académiques, cet outil conceptuel central des études féministes a beaucoup évolué. En effet, les multiples avatars du genre, ses migrations et ses traductions conceptuelles, incitent à s’interroger et à rester vigilantes quant à ses usages et à ses mésusages. Le second panel se penchera sur l’utilisation du genre dans les pratiques politiques et scientifiques. La dynamique introduite par ces problématiques, ces objets, ces savoirs et manières de faire a longtemps été disqualifiée par un androcentrisme aveugle de nombreuses disciplines, méthodes et concepts. Comment continuer à susciter des questionnements et des perspectives nouvelles, à même d’enrichir les réflexions internes et entre les disciplines des sciences sociales, historiques, politiques, des études littéraires et des sciences expérimentales ?



 



Du black feminism aux études postcoloniales, plusieurs approches issues, principalement, des anciennes colonies, ont contribué à faire émerger des nouvelles façons de penser le féminisme. Ces féminismes d'ailleurs repensent à la fois les fondements de leurs luttes et l’universalisme supposé d’un certain féminisme eurocentriste. Ce troisième panel prendra en compte l’articulation entre la pensée postcoloniale et l’intersectionnalité, pour mettre en évidence l’imbrication des rapports sociaux de sexe, de « race » et de classe. Ce sera aussi l’occasion de mettre en lumière des parcours individuels militants des personnes ayant participé aux bouleversements politiques et sociaux.



 



Autour d’une table ronde, nous échangerons avec d’ancien(ne)s doctorant(e)s en études de genre de l’Université Paris 8. Cet échange donnera l’occasion aux étudiant(e)s actuel(le)s et futur(e)s de prendre connaissance des perspectives et débouchés professionnels de leur formation. Il sera question d’interroger leurs parcours individuels et la portée des études de genre dans leurs carrières respectives, en tant que chercheurs au sein ou en dehors de l’institution, en France et ailleurs.



 



Il s’agira donc de croiser les terrains de recherche et de militantisme et de suivre leurs échanges mutuels avec les études de genre.