Essai
Nouvelle parution
Invectives et violences verbales dans le discours littéraire

Invectives et violences verbales dans le discours littéraire

Publié le par Gabriel Marcoux-Chabot (Source : Site web des Presses de l'Université Laval)


Marie-Hélène LAROCHELLE [dir.], Invectives et violences verbales dans le discours littéraire, Québec, PUL, 2007, 234 p.
ISBN 978-2-7637-8445-8


RÉSUMÉ

Énergumène ! Sapajou ! Vendu ! Mouchard ! Renégat ! Pirate ! Doryphore ! Moule à gaufres ! Salope ! Illuminé ! Bande de caves ! Morues ! Pouffiasses ! Cons ! Chameaucrates ! Écrivassiers ! Pseudo-poète médiocre et maniéré ! Voilà de quoi (se) traitent les auteurs de ce volume. C’est, en effet, aux foudres de l’invective, cette irruption de parole vive et violente, qu’on se mesure ici pour comprendre comment cette expression anime la littérature. Sur le plan du ressenti, la violence est une épreuve ; et sa forme littéraire, soit celle qui nous intéressera, rappelle ce sentiment selon des modalités intenses, témoins des qualités spectaculaires de la littérature. Sous le terme invective se rassemblent la lutte, le conflit, la querelle, systèmes de relations de la violence verbale dont les excès coagulent une définition chaotique et éminemment subjective. Aussi envisagerons-nous l’invective comme un phénomène fondateur d’une certaine tradition littéraire qui aspire à inventer le lecteur à travers des pages acerbes, virulentes, provocantes et obscènes. Littérature homicide et écriture meurtrière distinguent un pan du scriptural qui effraie encore la critique. Mais forts de la conviction que la fureur est aussi une structure de créativité, nous proposons d’affronter ces productions dont la monstruosité fait aussi la grandeur. Comprendre et interpréter l’invective comme une force, telle est la mission que se donne le présent ouvrage.


TABLE DES MATIÈRES

Introduction

PREMIÈRE PARTIE
La variabilité de la structure invective

1- La fonction de l’ethos dans la formation du discours conflictuel
Dominique GARAND (Université du Québec à Montréal)

2- Hérétique, poissarde et mochetée : l’invective comme philosophie
du langage chez Wittgenstein, Flahault et Nothomb
Nicolas XANTHOS (Université du Québec à Chicoutimi)

3- On connaît la chanson : invective et révolte chez quelques
chansonniers canadiens-français
Larry STEELE (Université Mount Saint Vincent)

4- Entre force et contrainte. L’invectif chez Émile Pouget
Marie-Hélène LAROCHELLE (Université McGill et Harvard University)

DEUXIÈME PARTIE
Le rapport du réel et du fictif

5- Le complot. Violence poétique et violence politique chez Céline
David DÉCARIE (Université de Moncton)

6- Le texte célinien : l’invective dans de beaux draps ?
Johanne BÉNARD (Université Queen’s)

7- Un imaginaire de l’animosité.
Le groupe punk Métal Urbain (1976-1978)
Sylvain DAVID (Université Concordia)

8- Avant-garde, écriture ethnographique et violence épistémique :
Leiris et Griaule
Sébastien CÔTÉ (Université de Montréal)

TROISIÈME PARTIE
Les typologies de la violence

9- Anathème et roman-réalité.
La possibilité d’une île de Michel Houellebecq
Pierre POPOVIC (Université de Montréal)

10- « Les Grandes-Têtes-Molles de notre époque »
Michel PIERSSENS (Université de Montréal)

11- L’invective contre la norme. Pragmatique de la violence
verbale dans l’écriture de San-Antonio
Dominique JEANNEROD (Trinity College)

12- Pour une systématique de la violence verbale
chez le capitaine Haddock
Éric BEAUMATIN (Université Sorbonne nouvelle-Paris III)

13- Les socialistes français au temps de la deuxième internationale :
petite typologie des injures militantes
Marc ANGENOT (Université McGill)

Présentation des auteurs


BIOGRAPHIE

Postdoctorante (CRSH 2006-2008) à l’Université McGill et à la Harvard University, le travail de Marie-Hélène Larochelle porte sur la Sémiotique du monstrueux : les écrits des anarchistes français. Elle a soutenu en 2006 une thèse de doctorat (FQRSC 2003-2006) en cotutelle entre l’Université de Montréal et l’Université Bordeaux 3 intitulée Poétique de l’invective chez Louis-Ferdinand Céline et Réjean Ducharme (à paraître chez XYZ, coll. « Théorie et littérature »). Elle a organisé deux colloques et a dirigé divers ouvrages (PUL) et numéros de revue (Études littéraires) sur la question de la violence dans le discours littéraire. Elle a également présenté diverses communications et articles sur les anarchistes, sur Louis-Ferdinand Céline, Réjean Ducharme et Henri Michaux. Elle est chargée de cours à l’Université de Montréal et à l’Université Laval.