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Appels à contributions
Interprétation et sciences humaines

Interprétation et sciences humaines

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Mohamed Bernoussi)

Appel à contribution

Interprétation et Sciences Humaines : Etat des lieux

  Colloque international les 19 et 20 Novembre 2009 


 

Notre modernité aux multiples bienfaits a amené avec elle une certaine liberté de l'individu, la fin de certaines métaphysiques, la possibilité d'avoir plus pour chacun, mais aussi la globalisation ou l'uniformisation, la crise de la représentation et la béance sous ses diverses formes ou travestissements. Le sens s'en trouve sérieusement affecté. Les extrémismes, les surenchères, bref  la bêtise, prolifèrent,  à notre grande impuissance. Face à une telle réalité, les sciences humaines sont tenues plus que jamais de s'interroger sur la place du sens et de l'interprétation dans leur entreprise.   

 

En effet, l'interprétation n'est plus cette quête laborieuse et scrupuleuse du sens tant défendue par les humanistes, mais est devenue aussi jeu, création, voire perversion du sens. Peirce, Derrida, Rorty, Baudrillard, pour ne citer qu'eux, étaient  -le voulaient-ils vraiment ?- à deux doigts de nous convaincre, avec la semiosis infinie, la nécessité fatale du signe de se substituer à son objet ou le sémulacre, que la réalité n'existe plus et que l'on peut interpréter presque comme on veut. L'affaire semble entendue. Pas vraiment, car depuis la fin du siècle dernier, de nombreuses voix se sont élevées pour  rappeler la place du sens et les risques à vouloir jouer avec : Umberto Eco, George Steiner et récemment Nöth et d'autres.  Pour la plupart de ces auteurs,  si nous n'avons aucun pouvoir d'introspection, si nous ne pouvons penser en dehors des signes, cela ne nous autorise guère à interpréter comme l'on veut. Le respect des principes d'une interprétation juste et responsable n'est pas seulement un principe d'éthique, c'est aussi une nécessité dictée par les limites de notre univers mental  et par notre instinct de survie et de cohabitation avec l'autre ou les autres.

 

Transposé dans le domaine des sciences humaines, le débat ne peut laisser indifférent. Le texte littéraire profane ou sacré, le texte philosophique au sens traditionnel et large, le phénomène social ou le document historique  ont chacun des spécificités et engagent chez leurs lecteurs respectifs une compétence spécifique. Quelles sont ces spécificités ? Quelles sont ces compétences ? Que sont-elles devenues face aux idées actuelles sur l'interprétation ? Jusqu'à quel point doit-on ou peut-on défendre une éthique, ou -une libéralisation- de l'interprétation ?

 

Le but de ce colloque est double : réunir divers spécialistes pour discuter de l'art et la manière d'interpréter dans leur domaines respectifs et débattre  du devenir d'une telle activité et de ses conséquences sur l'avenir même des sciences humaines.

 

Les axes du colloque sont :

 

1.      Interprétations et littératures profanes ou sacrées

 

2.      Interprétation et philosophie au sens large

 

3.      Interprétations et documents historiques ou données géographiques

 

4.      Problèmes théoriques de l'interprétation

 

5.      Interprétation et tradition arabo-musulmane

 

6.      Dérives interprétatives.

 

Les propositions de communication accompagnées d'une notice bio-bibliographique (Nom, établissement d'attache, centres d'intérêt et dernières publications) sont à envoyer avant le 30 mai à mobernoussi@yahoo.fr.  

Les auteurs retenus seront avisés fin juin 2009. La date d'envoi des manuscrits est fixée au 30 septembre. Le colloque aura lieu les 19 et 20 novembre 2009 à la Salle des conférences de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Meknès.