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Appels à contributions
Infiltrations : nouvelles stratégies artistes dans la société liquide

Infiltrations : nouvelles stratégies artistes dans la société liquide

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Isabelle Barbéris)

Appel à contribution pour ouvrage collectif

« Infiltrations : nouvelles stratégies artistes dans la société liquide »

 

Isabelle Barbéris et Aline Jaulin (eds)

 

Editions Ôrizons, coll. « Comparaisons » dirigée par Florence Fix et Frédérique Toudoire-Surlapierre

 

Parution : fin 2016/début 2017

 

Cet ouvrage aborde les nouvelles stratégies de la critique artiste au XXIème siècle et se situe dans la lignée des enjeux ouvert par Le Parasite au théâtre (Orizons, 2014, Isabelle Barbéris et Florence Fix eds), en envisageant le parasitage comme opération (au sens de Walter Benjamin : intervention directe sur le réel) plus que comme figure ou représentation. Malgré leur institutionnalisation et leur entrée au musée (Nikolaus Müller-Scholl) au début des années 2000, les gestes performatifs continuent d’infiltrer le réel, soit pour en réécrire et en déplacer (plus ou moins imperceptiblement) les codes, soit pour en modifier la perception, soit pour re-cartographier le sensible – ou tout cela à la fois.

 

Ces stratégies étant la plupart du temps trop informelles et informes pour que la notion d’oeuvre soit opérante, elles entretiennent des liens étroits avec la notion de liminalité qui semble convenir à définir l’espace de ces jeux de renégociation des pratiques symboliques.

 

Se donner les moyens de comprendre et de critiquer ces nouvelles démarches, celles d’un art qui n’entend plus « ordonner le chaos » (Castoriadis) mais qui cherche à infiltrer et déliter un réel déjà considéré par certains (Bauman, Haroche) comme « liquide » implique de se donner des outils repensés. Nous avançons deux concepts pour avoir prise sur ces zonesinframinces de la création : l’art para-institutionnel, dont le geste d’ensemble correspond à une manière de réécrire le code institutionnel en se coulant dans ses protocoles ; de rejouer les inscriptions normatives économiques, juridiques, bureaucratiques ou technocratiques à des fins de resubjectivation ; l’ « immédiation » qui correspond au moment où l’expérimentation sensible, à force de se couler dans l’empreinte des choses, se dilue complètement dans le flux du réel, à travers des démarches à la limite de la visibilité et de l’ « efficacité » (Carole Talon-Hugon) : quand l’infiltration se subsitue à l’exposition ou à la représentation ; quand, dans le processus de création, la subjectivation devient la clé du processus de création.

 

Si le théâtre semble persister à re-présenter et réorganiser le monde en fonctionnant suivant un principe d’ « interruption » (Duvignaud), la performance se situe au contraire dans une logique d’invasivité perceptive et d’augmentation de la liminalité. Cette instabilité épistémologique de la performance participe en cela plus au devenir des sociétés liquides que les arts dits de la représentation.

 

La liquidité contribue-t-elle au délitement de l’organisation sociale ? Dans quelles mesures peut-elle au contraire être une voie d’accès vers l’invention de nouvelles organicités ?

 

Les propositions de contribution seront étudiées suivant deux grandes ouvertures :

-       la question de la réécriture performative du code institutionnel (juridique, économique, administratif) comme l’illustrent les travaux des Gens d’Uterpan, de L’Amicale de production, de Yan Duyvendack, Tino Sehgal, Olive Martin et Patrick Bernier : quand l’art réécrit le code.

-       La question du devenir fluide et poreux de l’oeuvre d’art, soit sous un angle esthétique (prégnance du liquide, du marécageux, du fog, du flou...).

 

Outre les arts vivants (théâtre, danse, performance, cirque, marionnette...) et les arts plastiques, d’autres approches sont vivement encouragées :

-       économie

-       muséographie

-       architecture et urbanisme

-       écologie

-       philosophie

-       intermédialité et media studies

-       carnets de création

 

Les propositions de contribution d’environ 1000 signes sont à envoyer à Isabelle Barbéris et Aline Jaulin avant le 1er mai 2016. Remise des textes définitifs au 1er septembre 2016, et retours du comité de lecture à l’automne 2016.

Contacts :

Isa.barberis@gmail.com

a.alinejaulin@gmail.com