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Imaginaires, langages et visions du monde (Beni Mellal, Maroc)

Imaginaires, langages et visions du monde (Beni Mellal, Maroc)

Publié le par Université de Lausanne (Source : abdeltif makan)

Argumentaire (Imaginaires, langages et visions du monde)
02 - 03 mai 2018
Université Sultan Moulay Slimane, Beni Mellal, Maroc

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Le monde est un village épars où se croisent différentes visions et se pratiquent différents langages. L’Homme, depuis Adam, est nomade dans tous les sens : il voyage d’un lieu à un autre, apprend d’autres langues que les siennes, s’enrichit et échange ses idées, fréquente d’autres individus et peuples et leurs cultures, regarde des films, etc. Il en résulte que son imaginaire est sujet à de multiples transformations.
Qu’il soit voyageur, lecteur, émigré, chercheur, apprenant, formateur, ou autre, dans toutes ces situations, une curiosité immense de vouloir découvrir, qui ne s’assouvit jamais, l’anime et lui donne sens de la vie. Au jour le jour, de nouvelles valeurs s’apprennent et d’autres se perdent, linguistiques ou culturelles, de sorte que l’individu devienne parfois étranger dans son propre territoire. Qu’il le veuille ou non, « l’intrus culturel » s’infiltre jusqu’à chez lui, dans son domicile, à travers différents moyens de communication et d’information comme la télévision, le cinéma, les livres lus, et d’autres.
Un spot publicitaire, un film d’action ou un documentaire, une pièce de théâtre pourraient avoir un impact sur l’image qu’il a du monde et la changer, ou sur celle de l’autre en mettant l’accent sur le bon, le mauvais, l’utile, le futile, le culturel, le référentiel, le sacré, le totem, le nocturne, le diurne, le religieux, le social, le linguistique, etc. Ces visions conduisent à construire un nouvel imaginaire fondé sur le déjà vu, qui pourrait ne jamais être vécu, sur les stéréotypes, sur les jugements de valeurs.
En outre, la littérature, écrite en particulier, diffuse également des images peintes verbalement par les auteurs en recourant à des lieux, réels ou imaginaires, à des personnages potentiels afin de raconter une histoire, de décrire des habitudes, des traditions, des mouvements d’une société donnée. Des images se fondent à travers la lecture de ce type de livres. Plusieurs arrêts se réalisent sur ces images sous formes d’études, d’analyses, de critiques. Dans ce sens, l’œuvre devient un objet de base pluriel, sujet au croisement de différents regards et représentations.
La littérature populaire, dans sa forme orale, est un domaine autre où l’autre est présent dans plusieurs genres comme les proverbes, les contes, les devinettes, les Halqas. On parle de l’image de l’arabe, de l’amazigh, du juif, du chrétien, etc. Ce sont des représentations qui ne sont pas les mêmes chez tous les individus, dans tous les pays et dans toutes les cultures. Une étude comparative des contes ou des proverbes, par exemple, permet de comprendre et de voir comment se structurent les imaginaires des uns et des autres, de dégager le particulier et le commun.
Par ailleurs, l’enseignement, spécifiquement des langues étrangères, est porteur de dynamique linguistique, sociale et culturelle. La langue fait le tour du monde en ignorant les frontières culturelles. Elle devient une « langue monde », une langue de tout le monde, une copropriété exprimant en même temps la diversité. Le français, à titre d’illustration, on le rattache souvent à la France. Ceci risque de ne pas être vrai. Même en France, il n’existe pas un seul français ; il y a différentes variétés de cette langue. En dehors de la France, il y a le français marocain, le français algérien, le français sénégalais, le français américain, etc. En effet, la langue se ressource de ces différentes sources culturelles et devient une langue étrangère étrange. Le contact des langues est aussi heuristique dans la mesure où les imaginaires des individus demeurent en devenir ; des regards se croisent, des imaginaires se fondent ou se restructurent ; d’autres se détruisent.
À travers ces formes de voyage, réel ou fictif, s’élaborent et se dressent différentes images sur soi-même et sur l’autre, sur l’étranger, sur l’être en exil, sur l’exil de l’autre, sur les races, sur les habitudes, sur les cultures, sur les peuples, etc. Se constituent et se reconstituent des imaginaires tellement complexes et compliqués dressant des regards psychosociologiques sur différents contextes sociaux dans le monde, et traduisant différentes visions de ce monde.

Plusieurs axes de réflexions peuvent être suggérés :

- Croisement des cultures dans les sociétés.

- Contact des langues en situation de bilinguisme ou de plurilinguisme.

- Représentation de l’étranger et formes d’exil.

- Nous et les autre : poétique et politique du divers.

- Imaginaires et formes du langage. 

- Oralité et écriture.

- Diversité et paix linguistique et culturelle.

- Interculturalité et intertextualité.

- Enseignement/apprentissage des langues et plurilinguisme.

- Plurilinguisme et interculturalité.

- Littérature et reconstitution des imaginaires.

- Littérature et esthétique de la réception.

- Cultures et formes du langage.

- Texte et image : enjeux intersémiotiques et culturels.

- Interculturalité et traduction.

- Image (s) de l’autre en littérature.

- Sociologie de l’imaginaire et tendances coloniales.

- Arts du spectacle et incarnations de l’imaginaire.

- Etc.

L’appel à communication s’adresse aussi bien à des chercheurs qu’à des doctorants relevant de l’ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales, de l’art, etc.

Les propositions de communication sont attendues avant le 15 mars 2018 à l’adresse suivante : leriic2014@gmail.com

Les proposition de communication ne doivent pas dépasser les 300 mots et devront être accompagnées d’une courte bio-bibliographie (nom, prénom, affiliation, courriel, intérêts de recherche, publications, etc.). Les propositions retenues seront communiquées au plus tard le 25 mars 2018.

Pour les propositions retenues, une version intégrale de la communication est à envoyer avant le 28 avril 2018.

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Coordination : Abdeltif Makan.

Comité scientifique : Laure Léveque, Pascal Chevriot, Abdeltif Makan, Aicha Bourais, Abdellatif Abboubi, Mounir Oussikoum, Amal Oussikoum Naima Fadil-Barilot, Patrick Voisin, Mohamed Semlali, Joseph Abah-Antagana, Bassou Hamri, Rachid Hamdi, Ezddine Nozhi, Bouchta Farqzaid, Noreddine Hanini, Mostafa Ftouh.

Comité d’organisation : Aicha Bourais, Hanane Rachim, Abdeltif Makan, Amal Oussikoum, Mounir Oussikoum, Abdellatif Abboubi, Rachid Jama, Abderrahim Tourchli, Brahim Omarouch, Ikhlas Saidi, Bouchaib Khoukh