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Images Re-vues. L'histoire de l'art depuis Walter Benjamin

Images Re-vues. L'histoire de l'art depuis Walter Benjamin

Publié le par Marielle Macé

Images Re-vues, Hors-série n° 2: 

L'histoire de l'art depuis Walter Benjamin.

Introduction
Georges Didi-Huberman

 


Les chefs-d'oeuvre inconnus dans la galerie d'images de Walter Benjamin.
Sur l'importance de l'art pour l'épistémologie benjaminienne

Sigrid Weigel

 


L'ivresse des formes et l'illumination profane
Georges Didi-Huberman

 


L'histoire de l'art est une histoire de prophéties
Giovanni Careri

 


Image dialectique et contamination dans La ricotta de Pier Paolo Pasolini
Xavier Vert

 


Walter Benjamin et l'inconscient constructif de Sigfried Giedion
Jean-Louis Déotte

 


Archéologie de la « Petite histoire de la photographie »
André Gunthert

 


Leçons d'anatomie. Pour une histoire naturelle des images chez Walter Benjamin
Muriel Pic

 


L'expérience de l'arrêt; l'art face au réel
Le Chockerlebnis, selon Walter Benjamin : nouvelle configuration de l'acte créateur

Bernhard Rüdiger

 



Présentation: 

Walter Benjamin (1892-1940) est depuis longtemps reconnu comme l'une des figures majeures de la réflexion philosophique, historique et littéraire.
La philosophie de l'art est, avec la philosophie du langage et la philosophie de l'histoire, l'un de trois grands thèmes qui traversent l'oeuvre de Benjamin.
Son oeuvre constitue un tournant fondamental pour les sciences humaines et des notions telles que l'aura, l'image dialectique, l'anachronisme, le montage, la « lisibilité » ou la reproductibilité technique sont désormais des acquis dans le domaine de la recherche.
Ce penseur inclassable n'a pas seulement proposé de nouveaux modèles d'historicité mais aussi des nouvelles façons de regarder et interpréter les oeuvres de la culture et de l'art : du drame baroque à la photographie et au cinéma des années 1930, de la poésie romantique à l'architecture urbaine, du roman moderne au théâtre expérimental.
Flâneur érudit, il a résisté au temps grâce à l'immense qualité littéraire des ses écrits et à son sens aigu des enjeux théoriques de l'époque.
Tour à tour philosophe, anthropologue, théoricien de la littérature et de l'art, historien, sociologue, il reste donc un auteur « absolument moderne » qui s'intéresse sans cesse à des nouveaux objets d'étude, qui découvre des nouvelles problématiques, à la recherche de nouvelles clés pour comprendre son temps.
Quel que soit le domaine auquel il s' est arrêté, Benjamin a toujours été guidé par « la conviction que s'il est bien vrai que le vivant succombe aux ravages du temps, le processus de décomposition est simultanément processus de cristallisation ; que dans l'abri de la mer ( ...) naissent de nouvelles formes et configurations cristallisées qui, rendues invulnérables aux éléments, survivent et attendent seulement le pêcheur des perles qui le portera au jour : comme éclats de pensée ou bien aussi comme immortels Urphänomene. » (Hannah Arendt)
A cet égard, pour notre projet de publication scientifique, le travail de Walter Benjamin n'a pas été seulement une référence obligée mais, du fait de sa richesse, de sa complexité, de sa critique esthétique, ne cesse de représenter un modèle incontournable. 
Il nous est donc apparu comme une évidence que les actes du colloque « L'histoire de l'art depuis Walter Benjamin » - organisé par l'EHESS-CEHTA et l'INHA sous la direction scientifique de Giovanni Careri et de Georges Didi-Huberman à l'INHA, le 5 et 6 décembre 2008 – devaient être publiés dans notre deuxième dossier Hors-série.
Ces journées d'étude ont été l'occasion de s'interroger sur l'actualité de la pensée de Walter Benjamin dans le domaine de l'art, en choisissant de se concentrer sur la pertinence des outils conceptuels élaborés par Benjamin pour la recherche contemporaine en théorie et histoire de l'art et sur sa conception de l'histoire de l'art.
La variété de thèmes des communications – l'ouverture de l'histoire de l'art à la « culture mineure », la dimension politique de l'art, la relation dialectique entre image et temporalités dans leurs relations à l'histoire, l' « ivresse des images », la relation entre éthique et esthétique dans la conception benjaminienne de la technique, les champs d'application de l'anachronisme – ont montré « qu'une histoire de l'art plurielle, depuis Benjamin, existe déjà, dont le dénominateur commun est peut-être la prise en compte des temporalités enchevêtrées propres à la vie des images dans leurs relation complexes au réel » (Giovanni Careri).

Que les organisateurs et tous les participants à ces journées ayant accepté de publier leur contribution en ligne soient ici remerciés par l'ensemble du comité de rédaction d'Images re-vues.

Nous remercions particulièrement Cléo Pace pour son travail de relecture et d'édition de ce numéro.