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Images exotiques. L’appel du lointain en histoire de l’art

Images exotiques. L’appel du lointain en histoire de l’art

Publié le par Université de Lausanne (Source : Lena Bader et Merel van Tilburg)

Images exotiques. L’appel du lointain en histoire de l’art

Atelier de recherche au Centre allemand d'histoire de l'art (DFK Paris), en coopération avec le Sackler Research Forum du Courtauld Institute of Art

Paris, 9 et 10 juin 2016

 

C’est en 1910 qu’Henri Rousseau peint Le rêve, dans un contexte de mouvements internationaux d’artistes et d’expositions coloniales saturées de clichés. Le tableau est exposé au Salon des Indépendants et célébré comme le paradigme de l’exotique. Au contraire de Paul Gauguin, le Douanier Rousseau n’a, comme on le sait, jamais quitté Paris. Il trouvait des idées et modèles en se promenant au Jardin des Plantes. L’exotique, un concept qui a d’abord prospéré dans le domaine de la faune et de la flore, semble s’incarner de manière idéal-typique dans ce tableau : non comme une iconographie de l’étranger, mais en tant qu’effet artistique de distanciation.

Les études postcoloniales ont vivement critiqué l’exotisme. De ce fait, les premiers discours sur l’exotique et leur postérité sont également devenus suspects. La question de leur place au sein de l’histoire de l’art s’en est trouvée hâtivement occultée. Néanmoins, ce concept semble avoir donné lieu à un usage remarquablement fréquent, justement en raison de son caractère expérimental et équivoque. Le discours sur l’exotique repose manifestement sur une ouverture que l’on ne trouve pas sous la même forme dans la rhétorique antagoniste de « l’étranger » ou de « l’autre ». Au contraire de qualificatifs comme orientaliste ou primitiviste, l’exotique n’est limité ni historiquement, ni géographiquement, ni stylistiquement. Dans cette optique, les images exotiques seraient en premier lieu celles qui fascinent, ébranlent ou suscitent la perplexité.

En tant que symptômes d’un vide, les « images exotiques » pointent un besoin de l’histoire de l’art qui peut être interrogé de manière tout à fait positive sous un angle historiographique. Le colloque se propose d’examiner les différentes motivations qui sous-tendent ces discours dans une perspective méthodologique critique et du point de vue de l’histoire des idées. A l’aide d’exemples choisis, on se demandera à quelle(s) époque(s), dans quelles circonstances (expositions, publications, etc.), sur la base de quels critères (matériau, contexte, etc.) et même avec quels objectifs (avant-garde, politique, etc.) des images ont pu être qualifiées « d’exotiques » dans le contexte de l’histoire de l’art. 

Nous remercions les candidats intéressés de nous envoyer de courts exposés (500 mots maximum) pour une présentation de trente minutes en français, allemand ou anglais et un bref CV (1 000 signes maximum) d’ici le 29 février 2016 aux adresses suivantes : lbader@dt-forum.org et merel.vantilburg@courtauld.ac.uk