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Appels à contributions
 (Im) Pudeur dans la traduction

(Im) Pudeur dans la traduction

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Georgiana Lungu-Badea)

 

Translationes

(4) 2012

« (Im) Pudeur dans la traduction »

 

Le numéro 4 (2012) de la revue d’études de traduction et de traductologie Translationes se propose de passer en revue les manières dont la pudeur et l’impudeur sont restituées, perdues, corrompues ou perverties lors de la traduction (écrite, orale ou dans les sous-titrages des films), blocage de la lisibilité ou de la visibilité de certaines œuvres.

La définition et la traduction de la pudeur (publique et/ou privée, tabou, honte, distance, refus d’étaler les sentiments au grand jour, non érotisme, bonne foi, censure, etc.) et de l’impudeur (discrimination, obscénité, indécence, érotisme, déchéance, mauvaise foi, libertinage, liberté, etc.) – selon les époques, les intentions des auteurs (dans Les Contes de mille et une nuits ou chez Boccace, Rabelais, Shakespeare, Diderot, John Cleland, Defoe, Sade[1], Apollinaire, Twain, Steinbeck, Robbe-Grillet, entre autres) et de leurs traducteurs et, notamment, en tenant compte des attentes du public-source et du public-cible – la (dis)simulation (im)pudique dans la traduction du vouloir-dire auctorial, des « promesses »[2] du texte-source, ce ne sont que des repères de recherche sur lesquels nous souhaiterions que les contributions s’attardassent

Suggestions de recherche :

Esthétique – du dit, du non dit, de l’interdit — ou scotomisation du langage (im)pudique, comme éventuel moyen (au XVIIIe siècle, par exemple) de ramener l’esprit et le cerveau (la raison) dans le corps et d’éviter la séparation du cœur et de l’âme. Complicité entre l’auteur, le traducteur (lecteur-source et auteur de second degré) et le lecteur-cible ; Discours censuré (de l’auteur, des personnages et/ou du traducteur) vs. discours non censuré (de l’auteur, des personnages et/ou du traducteur) ; (Re)/(non) constitution des mots à bon escient, inconsciemment ou à l’aveuglette ; (Dés)érotisation de la langue-source lors du transfert interlingual, du langage des personnages qui s’autocensurent ou non (pour différentes raisons) ou qui sont censurés, pour des raisons qui comptent au moins autant que les précédentes. (In) Tolérance de la censure : retrancher ou non pas retrancher des vocables, des lignes, des intentions ?  ; Excès de la censure de l’impudeur ; Établir les frontières (historiques et actuelles) de l’impudeur susceptibles d’influer sur la servitude ou, au contraire, la liberté du traducteur ; Non restitution des mots-source mais reconstitution de leur sens et implication du (« méninge » du) lecteur-cible dans la réception, modification de la ponctuation ou, par exemple, du nombre d’astérisques employés dans le TS qui pourraient permettre la reconstitution des mots-source non dits (écrits) et, par conséquent, leur reproduction sémantique en LC[3] Censure institutionnelle ou esthétique dans le contexte-cible transformant l’impudeur en pudeur ? La relativité de la censure de l’impudeur. Auxquels publics source et cible s’adressent les romans, textes, poésies, films en question ? Au grand public ? À des esthètes (lascifs, pudibonds) ?

 

(In) Attention, (non) oubli, omission (in)volontaire, (non)/(in) dicibilité, (auto)censure, ce sont des causes et des effets qui se retrouvent dans la traduction de la pudeur/de l’impudeur et que nous souhaiterions que les contributions proposées à la rédaction de la revue Translationes pour le numéro 4(2012) abordassent.

 

Calendrier:

 

15 mai 2012 : Date limite d’envoi des articles en version électronique à l’adresse : translationes.revue@uvt.ro.

15 juin 2012 : Évaluation des articles anonymés par deux rapporteurs choisis dans les comités scientifique et de rédaction, ou parmi les personnalités extérieures. Notification d’acceptation, d'acceptation après modifications mineures, de rejet des articles. Remise des articles accompagnés des rapports d'évaluations.

1 juillet 2012 : Date limite de remise des articles finalisés selon commentaires des rapporteurs et le protocole de rédaction de la revue.


[1] Dont l’importance de l’œuvre pour la médecine et la philosophie n’est pas négligeable.

[2] Voir Maurice Couturier. Roman et censure, ou, La mauvaise foi d’Eros. Seyssel : Éditions Champ Vallon, 1996, p. 159.

[3] Voir chapitre II « Le Mode comique », Maurice Couturier. Roman et censure, ou, La mauvaise foi d’Eros, p. 65-66.