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«Il y a en moi une force étrange». Contemporanéités d'Angéline de Montbrun

«Il y a en moi une force étrange». Contemporanéités d'Angéline de Montbrun

Publié le par Marc Escola (Source : Ariane Gibeau)

Appel à communications

Colloque

Université Laval (CRILCQ)

21 et 22 janvier 2016

Publié sous forme de feuilleton dans La Revue canadienne de juin 1881 à août 1882, puis en volume en 1884, Angéline de Montbrun est une œuvre incontournable du XIXe siècle canadien-français et, plus largement, de la littérature québécoise. Le titre phare de Laure Conan (pseudonyme de Félicité Angers) a reçu plusieurs étiquettes : premier roman au féminin, premier texte d’analyse psychologique, pivot d’une littérature amorçant son détachement des carcans cléricaux conservateurs. Au XXe siècle, la critique conanienne a multiplié les réflexions afin de mieux comprendre ce roman à l’allure bigarrée. L’alternance des formes narratives, la symbolique des lieux et des corps, la tension érotique ambiguë entre les personnages, les liens entre le texte et la vie de l’écrivaine ont été des axes de lectures fertiles permettant de réévaluer constamment une œuvre, une trajectoire et une période historique dont on saisit progressivement la force d’action sur le Québec contemporain. Victime à certains moments d’une réception réductrice et condescendante, où l’intrigue romanesque n’aurait été que la banale transcription d’une histoire d’amour douloureuse vécue par l’auteure, Angéline de Montbrun a profité, plus récemment, de relectures originales et de travaux ayant cherché à lui redonner justice et à réactualiser la perception que nous en avons. Sortir Laure Conan du stéréotype de la vieille fille austère, déconstruire la tenace réputation d’œuvre fascinante mais repoussante: l’anthologie Relire Angéline de Montbrun au tournant du siècle (Blodgett et Potvin, 2006), a cristallisé un tel effort de revalorisation et de synthèse.

Dix ans après la parution de ce livre collectif, où en sommes-nous? Pourquoi étudier Angéline de Montbrun de nos jours? En quoi ce roman est-il toujours actuel pour le lectorat du 21e siècle? Que peut-il apporter à la réflexion féministe contemporaine, à la sociocritique ou aux études narratologiques, entre autres? L’objectif de ce colloque est de dynamiser la critique d’Angéline de Montbrun, de faire état de travaux en cours et de proposer de nouvelles avenues de recherche. Nous encourageons tout particulièrement les étudiant.e.s à présenter le fruit de leurs travaux de maîtrise et de doctorat. Nous souhaitons notamment réfléchir à la transmission et l’enseignement d’une œuvre qui, au premier abord, peut surprendre et dérouter le lectorat. À ce titre, les professeur.e.s de cégep et d’université sont appelé.e.s à nous faire part de leur expérience et de leurs réflexions. De quelle façon Angéline de Montbrun peut-il toucher les étudiant.e.s d’aujourd’hui? Qu'a-t-il encore à nous apprendre?

Sans former une liste exhaustive, les sujets suivants pourraient être abordés à partir de l’étude du roman ou de la trajectoire de Laure Conan :

- de Félicité Angers à Laure Conan : conditions d’écriture, réseaux, posture

- stratégies énonciatives et dynamiques intersubjectives dans le roman

- discours intime/discours social/discours public

- rapports de force féminin/masculin et pertinence pour la réflexion féministe contemporaine

- imaginaire du corps

- intertextualité, imaginaire littéraire et sémiosis sociale

- revenances d’Angéline et/ou de Laure Conan : héritage et filiations

- enseigner Angéline de Montbrun au XXIe siècle : défis et enjeux

 

Les propositions (titre et résumé de 300 mots), accompagnées d’une notice biobibliographique, sont attendues au plus tard le vendredi 2 octobre 2015 et doivent être transmises à Ariane Gibeau à l’adresse suivante : gibeau.ariane@courrier.uqam.ca

 

Comité d’organisation:

Virginie Fournier (UQAM)

Ariane Gibeau (UQAM)

Adrien Rannaud (Université Laval)