Questions de société

"Huit semaines de mépris : ça suffit !", par SLU.

Publié le par Marc Escola (Source : SLU)

Huit semaines de mépris : ça suffit !




    Une crise sans précédent secoue les universités et traverse l'ensemble du système éducatif national (des lycées professionnels aux IUT, en passant par les universités, les maternelles et les IUFM) depuis la rentrée. Elle a débouché sur une grève des universités débutée le 2 février 2009. Il est inouï que les deux ministres concernés n'aient rien fait depuis huit semaines pour régler un conflit majeur. Ils n'ont rien su proposer qui fût à la hauteur de la situation, dévoilant à la fois leur impuissance politique et leur incompétence sur des dossiers qu'ils ne maîtrisent pas et dont le traitement vise avant tout à réduire les dépenses de l'Etat dans le système d'enseignement français.

Le clientélisme gouvernemental qui se manifeste à l'égard de quelques-uns au détriment de l'intérêt général nous conduit à accentuer notre mobilisation. De fait, les universités résistent et le mouvement se maintient, dans toute la France.

Les prises de positions des deux ministres indiquent que nous avons été probablement trop raisonnables jusqu'à ce jour pour mériter d'être entendus : manifestons encore notre désapprobation de toutes sortes de manières, jusqu'à l'obtention de nos revendications légitimes.

Non contente d'avoir provoqué la grève la plus longue de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse feint aujourd'hui de se soucier des étudiants. Nous devons lui rappeler, avec la 7e Coordination des Universités (23 mars 2009), que, dans le cadre de l'autonomie pédagogique qui caractérise les Universités, « nous saurons dans chaque université et dans le respect des spécificités disciplinaires trouver les modalités de la tenue du second semestre en liaison avec les étudiants et en accord avec les personnels administratifs et techniques ».

Dans l'immédiat, l'urgence est à nouveau, pour chacun d'entre nous, d'éviter toute remontée de maquette de master enseignement au 31 mars. Ceux qui le feraient afficheraient leur mépris pour l'engagement de leurs collègues. Pour notre part, nous invitons, à nouveau, ceux qui défendent une formation des enseignants digne de ce nom à une nouvelle cérémonie de non-remise de maquettes au ministère de l'Enseignement Supérieur et devant les rectorats en province le 31 mars ou le 1er avril. Les ministres feignent de ne pas comprendre : répétons avec vigueur que nous sommes totalement opposés à sa réforme.   

    Devant une attaque profonde contre ce à quoi nous croyons et à quoi nous avons consacré nos vies, refusons le renoncement ! SLU invite l'ensemble des universitaires à poursuivre et amplifier le mouvement, en suivant le calendrier de la Coordination des Universités, et à adopter à la fois des modalités qui leur sont propres et des méthodes qui ont fait leur preuve dans d'autres secteurs de la société :

-    en manifestant devant les ministères et les rectorats
-    en participant à la Ronde des Obstinés à Paris (et dans les autres villes où elle a été ou sera organisée)
-    en agissant dans l'espace public, notamment en y multipliant les prises de parole
-    en manifestant tous les mercredis devant les rectorats,
-    en investissant les gares ferroviaires et routières pour y faire connaître les raisons de notre combat,
-    en développant la jonction avec le primaire et le secondaire,
-    en occupant les universités là où cela a un sens et là ou cela peut se faire avec la participation des enseignants-chercheurs et des chercheurs.

    Les occupations simultanées et pacifiques de la Sorbonne et du siège du CNRS ce jeudi 26 mars sont de bons exemples de ce type d'action. Continuons !

    Disons à ceux qui comptent sur notre sens du devoir et notre dévouement à toute épreuve que les insultes, l'humiliation et les menaces qui pèsent sur l'avenir de l'enseignement supérieur et de la recherche, mais aussi de l'ensemble du système éducatif, nous conduisent aujourd'hui à une résistance déterminée. Les enjeux de notre combat sont plus grands que nous et le gouvernement ne nous laisse d'autre choix que de durcir notre mouvement.


Huit semaines de  mépris : ça suffit !