Essai
Nouvelle parution
Houdar de la Motte, L'Iliade, avec un Discours sur Homère.

Houdar de la Motte, L'Iliade, avec un Discours sur Homère.

Publié le par Marc Escola (Source : Société de Littératures Classiques)

Antoine Houdar de La Motte

L'Iliade, poème
avec un Discours sur Homère

texte établié sur l'éd. originale de 1714
avec l'intégralité des illustrations
et les varianes de l'éd. de 1720

introd. et notes par

Francis Assaf

Coll. de Rééditions de textes du XVIIe s.
publiée en supplément de la revue
Littératures Classiques

Société de Littératures Classiques
Toulouse
2006

Diff.: Lib. H. Champion
3 rue Corneille
75 006 Paris



Le conflit entre Anne Lefèvre Dacier (1654-1720), Antoine Houdar de La Motte (1672-1731) et leurs partisans respectifs, avatar final de la Querelle des Anciens et des Modernes, est de 1714 à 1717 comme une « deuxième Querelle », mais bien plus restreinte que la première entre Boileau et Perrault (1674-1676 et 1687-1694) puisqu’elle a pour pivot l’Iliade que La Motte adapte en 1714 à la sensibilité contemporaine en la ramenant à douze chants.

Si la première Querelle s’était terminée sur la victoire des théories esthétiques des Modernes, dont l’acquis le plus clair est que « la France avait appris à se connaître » (Bossuet), la deuxième est la mise en application de cette prise de conscience. Elle pose à travers cette Iliade controversée le problème de la liberté du lecteur, du scripteur contemporain vis-à-vis non seulement d’Homère mais de toute la monumentale tradition de révérence envers les Anciens. Il s’agit de voir jusqu’où peut aller la contestation intellectuelle dans l’élaboration d’une nouvelle lecture, d’une nouvelle écriture.

Peut-on dire qu’en prenant le risque de substituer un nouvel ensemble de réseaux signifiants à l’ancien, en faisant le pari de ré-écrire un texte qu’en toute bienséance on ne pouvait, ne devait jusqu’ici que lire (selon les catégories barthésiennes) La Motte fait figure de précurseur des Lumières en son temps – et dans le nôtre ?

L’Iliade de La Motte  connaît une deuxième édition en 1720 (dont on verra les variantes avec le texte de l’édition originale de 1714).  Elle sera publiée encore une fois en  1754 avec les œuvres complètes.