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Appels à contributions
Henry Becque : le prince de l'amertume (Rouen)

Henry Becque : le prince de l'amertume (Rouen)

Publié le par Romain Bionda (Source : Marianne Bouchardon)

Journée d’études
Henry Becque : le prince de l’amertume

Organisée par Marianne Bouchardon
à l’Université de Rouen (EA 3229 CÉRÉdI)

28 septembre 2018

Comité scientifique : Olivier Bara (Université de Lyon II), Florence Naugrette (Université de Paris IV), Jean-Claude Yon (Université de Versailles/Saint-Quentin)

            L’auteur des Corbeaux (Comédie-Française, 1882) et de La Parisienne (Renaissance, 1885), en qui André Antoine, le fondateur du Théâtre-Libre, reconnaît avec Émile Zola l’un de ses deux maîtres, est le grand nom du réalisme à la scène. Dans l’histoire du théâtre, il occupe une place intermédiaire entre les trois auteurs à succès de la seconde moitié du XIXe siècle, Émile Augier, Alexandre Dumas fils et Victorien Sardou, dans le sillage desquels ses comédies de mœurs se situent, et la génération dite « de 1887 », à laquelle il inspire le genre de la « comédie rosse ». Après sa mort, il est salué comme le grand rénovateur de la comédie : « Molière, Beaumarchais, Becque » dit-on alors. Vers 1924, date de la dernière édition de son théâtre, il est au faîte de sa gloire : ses pièces sont régulièrement reprises, ses manuscrits valent une fortune – et Les Corbeaux sont même inscrits au programme de l’agrégation ! Aujourd’hui, Henry Becque (1837-1899) fait partie, comme le note Jean-Pierre Vincent, des « oubliés chroniques » du répertoire. À l’occasion de la prochaine parution du premier tome de son Théâtre complet chez Garnier, cette journée d’études invitera à redécouvrir l’œuvre assurément sombre et pessimiste, mais aussi redoutablement efficace, de celui que Louis Jouvet appelait le « Prince de l’amertume ».

            Les contributions pourront s’inscrire dans les axes suivants :

- Le rapport toujours complexe et souvent conflictuel de Becque avec les institutions (SACD, Comédie-Française) et les acteurs de la vie théâtrale (directeurs, critiques, comédiens).

- Becque dans l’histoire du théâtre : comment situer son œuvre par rapport à la comédie de Molière ? à l’école brutale d’Émile Bergerat et Alfred Touroude ? à la comédie cruelle de Georges Ancey et Émile Fabre ? au naturalisme ?

- Becque et les genres dramatiques : dans quelle mesure son œuvre protéiforme, touchant tour à tour au livret d’opéra, au vaudeville, à la comédie, au drame romantique, au drame social, à la pièce à thèse, renouvelle-t-elle les formes dans lesquelles elle s’inscrit ?

- La poétique du drame : le renoncement à l’intrigue, la disparition du personnage sympathique, l’économie d’un dialogue tout entier fondé sur l’ellipse et le demi-mot, le pessimisme du dénouement, sont quelques-uns des traits caractéristiques de l’écriture de Becque, qui rompt par là radicalement avec les usages contemporains.

- Les idées de Becque : ce misanthrope hérissé, acharné à dénoncer la turpitude et la corruption généralisées de la société, n’est-il pas aussi un républicain progressiste qui appelle à des réformes sociales lorsqu’il s’intéresse, par exemple, à la condition des femmes ou à celle des ouvriers ?

- Becque à la scène : si aucune création n’a jamais remporté le succès escompté par l’auteur, en revanche Les Corbeaux et La Parisienne ont fait l’objet, dans une période récente, de plusieurs mises en scène marquantes, comme celles, entre autres, de Daniel Benoin, de Jean-Pierre Vincent, de Paul Vecchiali ou de Didier Long, qui invitent à interroger l’actualité de ce théâtre.

Les propositions sont à envoyer à mariannebouchardon@yahoo.fr avant le 30 mars 2018.