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Haïti dans le monde : présences, représentations, performances

Haïti dans le monde : présences, représentations, performances

Publié le par Marc Escola (Source : Association des études haïtiennes)


Appel à communications
Association des études haïtiennes
Haïti dans le monde: présences, représentations, performances
Du 21 au 24 octobre 2015
Université de Montréal
Québec, Canada


Depuis la révolution haïtienne, la seule à promouvoir la liberté universelle, la présence d’Haïti sur la scène mondiale demeure gigantesque. Dès le début, elle crée un espace de refuge pour les opprimés avec la possibilité de citoyenneté pour toute personne d’origine africaine qui y arrive. Elle inspire la crainte chez ceux qui restent attachés au système esclavagiste. Plus tard, elle devient instrumentale dans la libération des pays de l’Amérique latine. Le pays joue un rôle décisif dans l’Union pan américaine, dans les Congrès panafricains, la Société des Nations, et plus tard, dans l’établissement de l’Organisation des Nations Unies. Au début du vingtième siècle, le pays souffre l’indignation d’une occupation américaine qui met en suspens sa souveraineté. Indignation qu’elle partage avec d’autres pays de la région. Au milieu du vingtième siècle, faisant face à une dictature brutale, elle se lance dans la coopération africaine. Les liens avec l’Amérique latine n’ont jamais été brisés, comme en témoigne la coopération avec le Venezuela et Cuba aujourd’hui. Ses rapports avec la République Dominicaine demeurent tumultueux, mais constants.

La présence haïtienne dans le monde n’est pas seulement politique. Son mouvement de l’indigénisme annonce la Négritude. On ne peut ignorer l’importance d’Haïti « où la Négritude se mit debout pour la première fois » pour Aimé Césaire ou encore Léopold Sédar Senghor. Son impact sur la littérature mondiale continue de se faire sentir. L’élection de Dany Laferrière à l’Académie Française est fortement significative en ce sens. La présence de Michaëlle Jean à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie ne fait que souligner l’importance symbolique et réelle d’Haïti pour cette institution et la francophonie comme concept, datant même d’avant la création d’une institution formelle avec les penseurs haïtiens du 19ème siècle. Haïti est le leader mondial en ce qui concerne la langue créole. La récente création de l’Académie du Créole Haïtien ne fait que le confirmer. Dans le domaine de la musique, Haïti a marqué de ses empreintes le paysage cubain et celui de la Nouvelle-Orléans, entre autres. Bassin du vaudou, le pays est aussi un centre religieux. La présence imposante d’Haïti dans le monde est incontestable.

Le 27ème colloque annuel de l’Association des études haïtiennes qui aura lieu du 21 au 24 octobre 2015 à l’Université de Montréal se propose de creuser cette présence d’Haïti dans le monde et de réfléchir sur les différentes façons dont les Haïtiens se représentent dans tous les domaines, ainsi sur les façons dont les Haïtiens et leur pays sont représentés par les autres.

Nous cherchons donc des communications dans toutes les disciplines abordant ce thème, plaçant Haïti en situation régionale et globale dans la mesure où Haïti agit sur et subit des situations dépassant le cadre de ses frontières, des forces internes et externes qui contribuent à ou entravent son autodéfinition ainsi que l’identité nationale ou même individuelle.

Etant donné que le colloque aura lieu au Québec, nous souhaitons recevoir des propositions de communication sur les relations entre le Québec et Haïti, entre le Canada et Haïti, traitant des connexions formelles ou informelles entre ces territoires à travers l’histoire. Comment est-ce que ces relations affectent le rapport entre Haïti et son ancienne métropole ? Comment les rapports entre Haïti et ses partenaires francophones de la région agissent-ils sur la géopolitique ?
L’année 2015 marque le centenaire du début de l’occupation américaine, invasion militaire du pays par les États-Unis qui dura dix-neuf ans et eut un profond impact sur la société haïtienne à plusieurs niveaux. Cet impact se fait encore sentir aujourd’hui et mérite d’être analysé. Cette occupation est aussi à appréhender dans son contexte régional, étant donné que d’autres pays ont subi le même sort, y compris la République Dominicaine.

Les discussions mettant en valeur la collaboration pluridisciplinaire à travers les sciences, les sciences sociales et les sciences humaines sont également les bienvenues. Ainsi, nous encourageons des propositions d’une variété de disciplines, y compris, mais non limitées à : l’histoire, la politique, la sociologie, l’anthropologie, la géographie, les sciences de l’environnement, les sciences de la santé, la religion, l’histoire de l’art, les études postcoloniales, la littérature comparée, la linguistique, la musique, l’éducation, les humanités numériques, les nouvelles médias, la performance et les études culturelles.
Le programme comportera des panels, des conférences, des vidéos, des expositions, des lectures, des groupes de discussion et des sessions d’écoute. Notre but est de traverser les frontières disciplinaires, linguistiques, sociales et sectorielles qui ont entravé des collaborations positives entre et avec des Haïtiens sur le chemin de l’avant.
Les modalités de participation ainsi qu’un formulaire de soumission de proposition sont disponibles sur le site http://www.umb.edu/haitianstudies.

Le délai de soumission est le 31 mai 2015.

Les conférenciers sont vivement encouragés à soumettre leurs articles au Journal of Haitian Studies, publication officielle de l’Association des études haïtiennes.