Questions de société

"Grève européenne". Appel à mobilisation en mars 2010 (reseau.europe.eu)

Publié le par Bérenger Boulay

[ dossier Bildungsstreik - Education is not for sale ].

Réseau Europe

Un réseau d'organisations de jeunesses'est constitué autour de questions européennes : stratégie de Lisbonne,processus de Bologne. Ce réseau lance un appel à l'occasion de la réunion des ministresde l'enseignement supérieur des 46 pays du processus de Bologne, cela deuxsemaines avant la Conseil européen de l'UE qui doit décider de la stratégie Europe 2020, fille de la stratégie deLisbonne.  Plus bas sur cette page:  le texte de cet appel. Ci-après: lesliens vers les documents de campagne accompagnant cet appel.

Réseau Europe – http://reseau-europe.eu – reseau.europe@gmail.com

Voir aussi l'agenda militant de Fabula

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L'appel: GRÈVE EUROPÉENNE, Appel à mobilisation

Aujourd'hui, des mobilisations s'amplifient dans toute l'Europe face à la marchandisation du savoir. Un sommet alternatif sera organisé à Bruxelles à l'occasion du conseil européen des 25 et 26 mars qui fera le bilan de la stratégie de Lisbonne, et alors que les Etats vont célébrer à Vienne, les 11 et 12 mars, les dix ans du processus de Bologne, des réseaux étudiants et universitaires dans différents pays européens agissent, préparent un contre-sommet militant, et appellent ensemble à une grève européenne.

Ces mouvements sociaux percentl'épaisse couche de consensus qui prévaut dans les institutions : sousprétexte d' « harmoniser » les systèmes d'enseignement supérieur, le processus de Bologne prépare leur mise en concurrenceet privatisation rampante. Il s'inscrit dans la stratégie de Lisbonne,dite pour « l'économie de la connaissance la plus compétitive et laplus dynamique du monde », et qui a guidé les politiques européennesdepuis dix ans. Celle-ci prévoit entre autres choses l'édification d'unmarché européen de l'enseignement supérieur et de la recherche.C'est dans ce cadre que s'inscrivent les récentes réformes mise enoeuvre au niveau national dans les différents pays européens.

Au nom de la « compétitivité », ces réformes obligent les Universités à recourir à des financements privés et à augmenter les droits de scolarité. Elles creusent les inégalités en contraignant de plus en plus d'étudiants à un endettement massif quidécourage les plus démuniEs de la poursuite des études. Le servicepublic est sacrifié à la rentabilité : sur le « marché du savoir », les étudiantEs sont sélectionnéEs en fonction de leurs ressources.Avec la mise en place de méthodes de gestion managériales, laprécarisation des personnels, l'accroissement du pouvoir desentreprises, le savoir tend à être mis entièrement au service des intérêts économiques, au détriment de ses fonctions sociétales, et les filières jugées « peu rentables » sont le plus souvent promises à la disparition…

L'éducation est l'une des plaques tournantes du système, sa transformation traduit et détermine des rapports de forces nouveaux dans la société, qui pèsent sur les droits sociaux des (futurs) travailleurs/chômeurs.

C'est en effet tout un modèle social que la stratégie de Lisbonne entreprend plus largement de déconstruire, en poursuivant un objectif général de déréglementation et dérégulation. Ce n'est pas seulement le monde de la connaissance qui est attaqué mais aussi celui du travail, flexibilisé et précarisé, les grands services publics, tels que l'énergie ou les transports, qui sont soumis à la concurrence, désorganisés et privatisés, les systèmes de solidarités et de redistribution grignotés par le dumping social et fiscal, l'environnement ravagé par les logiques productivistes d'une pseudo « croissance économique durable » …

Par la nécessaire « adaptation à lamondialisation », on justifie ainsi toutes les régressions sociales etcatastrophes écologiques, alors même que c'est la Commission européennede concert avec les gouvernements qui a développé le libre-échange comme moyen de faire peser une contrainte sur les choix publics. L'objectif de ces politiques est d'augmenter toujours plus les profits et revenus des classes dominantes, et d'asseoir leur pouvoir à la fois économiquement et culturellement. Quand la Commission européenne ambitionne de « diffuser dès les petites classes l'esprit d'entreprise », cen'est pas seulement le savoir, mais aussi la pensée et la sociétéentière au service d'une minorité détenant le pouvoir économique.

Les résistances et mobilisations doivent converger, ici et en Europe,contre toutes ces attaques, contre la précarité, le chômage, la cassedes solidarités et des services publics, le pillage de l'environnement,la marchandisation du savoir…

Nous devons mettre en réseau etsolidariser les luttes en Europe, initier un nouveau processusmilitant, amorcer les premiers contours d'un contre-système éducatif qui irait de pair avec une nouvelle définition des priorité économiques et sociales.

Aussi appelons-nous à participer au contre-sommet de Vienne et nous inscrivons-nous pleinement dans l'appel aujourd'hui lancé à la grève européenne. Solidaires des actions menées dans ce cadre dans toute l'Europe, nous appelons à faire grève sur nos universités lors de la journée d'action du 12 mars pour faire de celle-ci un temps fort de la mobilisation européenne. Nous appelons aussi à deux semaines d'actions locales du 11 au 26 mars,faisant la jonction entre le contre-sommet de Vienne et le Sommetalternatif de Bruxelles, entre les luttes contre la marchandisation dusavoir et les enjeux plus larges de la stratégie de Lisbonne qui au nomde la compétitivité détruit les droits sociaux. Il faut nous réapproprier l'espace public, par le débat et l'action militante, dans les amphis et les cafés, dans la rue et le métro, pour montrer et faire entendre qu'une autre Europe existe, une Europe résistante et en mouvement…

Réseau Europe – http://reseau-europe.eu/ – reseau.europe@gmail.com

Signataires : AttacCampus, Fédération Sud Etudiant, Fac Verte, Jeunes Alternatifs, Jeunesde l'Union démocratique bretonne, Jeunes Verts, Jeunes Laïcs etSolidaires, NPA Jeunes, SUD Lycéen Manche, Front de lutte pourl'éducation.

Avec les soutiens de : ATTAC France, Alternatifs, Marches Européennes, AC ! (Agir ensemble contre le chômage), Stop Précarité

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