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Gogol avait huit ans. 1817 dans la littérature et les arts russes: un non-événement ? (INALCO, Paris)

Gogol avait huit ans. 1817 dans la littérature et les arts russes: un non-événement ? (INALCO, Paris)

Gogol avait huit ans... 1817 dans la littérature et les arts russes : un non- événement? 

La commémoration des révolutions de l’année 1917 en Russie donne lieu, un siècle plus tard, à pléthore de manifestations scientifiques ou de vulgarisation, dans lesquelles la littérature et les arts sont largement mis à contribution. Mais comment un événement historique se répercute-t-il dans la littérature et dans les arts, si l’on ne s’en tient pas à la traditionnelle et désormais caduque théorie du reflet (« les représentations de 1917 dans... ») ? 1917 est-il une date pertinente pour l’histoire littéraire et artistique ? Qu’est-ce qui fait d’ailleurs « date » ou « événement » dans un domaine où la périodisation obéit à des contraintes très différentes de l’Histoire factuelle, ne serait-ce qu’en raison de l’inertie propre aux objets culturels dont la valeur ne peut se saisir que dans le temps long ? Enfin, en quoi consiste l’intérêt du geste commémoratif pour les sciences humaines et sociales, et commémorer n’est- il pas un phénomène statique qui s’oppose au dynamisme de la pensée ?

Le colloque Gogol avait huit ans... 1817 dans la littérature et les arts russes : un non- événement ? tentera d’apporter des éléments de réponse à cette série de questions. Un rapide tour d’horizon sur la toile suffit à nous montrer que l’année 1817 est considérée – et présentée – comme assez pauvre en « événements » historiques mais aussi culturels, à un moment où, pourtant, les arts s’historicisent et où la littérature s’autonomise et acquiert en Russie son propre champ, au sens bourdieusien du terme. De la même façon que pour l’Alice de Lewis Carroll, 364 jours de l’année étaient ceux d’un « non-anniversaire » (un-birthday) révélateur d’un au-delà de la perception habituelle, 1817 en tant que « non-événement » est un concept paradoxal qui ouvre à la réflexion et nous invite peut-être à faire advenir l’événement, quand 1917 ouvre surtout à la fétichisation de ce qui est déjà inscrit par la tradition dans l’histoire événementielle.

Gogol avait huit ans... 1817 dans l’histoire de la littérature russe : un non-événement ? sera également pour nous l’occasion de réunir des dix-neuvièmistes alors qu’il est plus que jamais nécessaire de réviser notre appréhension d’un siècle sur lequel tout n’a pas été dit (ou doit être redit) et d’en réécrire l’histoire littéraire. Cette entreprise de réévaluation sera avant tout celle des visions surplombantes, figées et institutionnalisées, imposées par les historiens de la littérature et les médiateurs culturels qui ont rédigé le « grand récit » linéaire et déterministe de la littérature russe. Ce dernier n’est encore aujourd’hui que très faiblement remis en cause, malgré les travaux des « sociologues de la littérature » - Abram Reitblat, Boris Doubine ou Lev Goudkov, et de leurs rares héritiers. Trouver de nouveaux marqueurs d’époque pour le XIXe siècle russe (et éventuellement européen) tout en donnant la primauté aux approches singulières, à la discontinuité, à l’hybridation, au foisonnement et à la complexité des situations : telle sera notre ambition en cette année de commémoration du centenaire de 1917, une date que d’aucuns considèrent justement comme marquant la « fin » du XIXe siècle en Russie.

 

PROGRAMME

Mardi 7 novembre : 10h/18h – Session 1 : 1817 – un non événement ?

Salle 4.23 

Modérateurs : Catherine Géry (Inalco) / Régis Gayraud (Université de Clermont-Ferrand)

1817 en revues

10h-11h : Michel Niqueux (Université de Caen – basse Normandie)« Le Messager de l’Europe (Vestnik Evropy) en 1817 »

11h-11h30 : Ilya Platov (Inalco) « La Russie dans les almanachs français en 1817 »

11h30-12h: Catherine Servant (Inalco) « 1817 et la découverte du Manuscrit de Dvůr Králové : un faux tchèque et slave qui fit (et fait encore) événement »

12h-12h30 : Discussion

12h30-14h : Repas

1817 en poésie... et en prose

14h-14h30 : Andrei Dobritsyn (Université de Lausanne) « Microhistoire des microévénements : deux fables russes de 1817 (Viazemski et Krylov) »

14h30-15h : Florence Corrado (Université de Bordeaux Montaigne) « Les Essais en vers et en prose de Konstantin Batiouchkov en 1817 »

15h-15h30 : Leonid Heller (Université de Lausanne) « Autour de 1817 : Fedor Glinka et ses contextes »

15h30-16h : discussion

1817 en arts

16h-16h30 : Pascale Mélani (Université de Bordeaux Montaigne) « La Chaumière    hongroise    de    Didelot    (1817) :    l’émergence    d’un    imaginaire romantique dans le ballet ».

16h30-17h : Discussion

 

Mercredi 8 novembre : 10h/16h – Session 2 : Repenser le XIXe siècle

Salle 4.23

Modérateurs : Hélène Mélat (Université Paris IV – CEFR Moscou) / Leonid Heller (Université de Lausanne)

10h-10h30 : Régis Gayraud (Université de Clermont-Ferrand) « L’Ombre de L’Ombre de Barkov. Le XIXe siècle : un siècle barkovien »

10h30-11h : Serge Rolet (Université de Lille) « Retour sur "l'héritage" du XIXe siècle : y a-t-il eu une "école naturelle" dans la littérature russe ? »

11h-11h30 : Galina Subbotina (Inalco) « Repenser le début du XIXe siècle dans la littérature russe : le "grand récit" linéaire et l’expression de soi »

11h30-12h : Discussion

12h-13h30 : Repas

13h30-14h : Anna Leyloyan (Inalco) «Yovannes Aivasovskiy (1817-1900) et les neuf vagues qui ont bercé la peinture russe au XIXe siècle »

14h-14h30 : Natalia Korioukina-Sacré (IEP de Rennes et laboratoire ERIMIT, Université de Rennes 2) « Les espaces littéraires russes du 1er tiers du XIXe siècle et la science »

14h30-15h : Catherine Géry (Inalco) « Notre XIXe siècle – un autre XIXe siècle ? Des femmes, du XIXe siècle et des Histoires de la littérature russe »

15h-15h30... et plus : Discussion finale