Édition
Nouvelle parution
G. de Nerval, Petits châteaux de Bohême, Les Chimères (illustr. L.-A. Demangeon)

G. de Nerval, Petits châteaux de Bohême, Les Chimères (illustr. L.-A. Demangeon)

Publié le par Marc Escola (Source : Anne Mounic)

Gérard de Nerval, Petits châteaux de Bohême, Les Chimères,

Association Atelier Guy Anne, collection "Le singulier dans l'instant", 2019

EAN13 : 9782956173557.

 

Louis-Albert Demangeon (1909-1979), peintre et graveur, ayant illustré Les petits châteaux de Bohême et Les Chimères de Gérard de Nerval, les éditions Atelier GuyAnne saisissent cette occasion pour publier ces deux recueils et les gravures qui leur sont associées.

L’ouvrage est introduit par Gérard Gengembre.

Nicolas Demangeon, fils de l’illustrateur, nous offre une postface.

Préface et notes d’Anne Mounic.

 

 

Ce qui rend l’illustration des poèmes de Nerval particulièrement passionnante, c’est le syncrétisme mythologique condensé dans Les Chimères. Si les Odelettes offrent une lisibilité inhérente à leurs thèmes et motifs, et donc proposent à l’illustrateur des pistes ou des choix, sinon simples, du moins aisément traduisibles par les voies de la création plastique, le recueil de 1854 semble opposer la complexité de son ésotérisme.

S’inspirant des mystères orphiques pythagoriciens – transmigration des âmes, rachat des fautes par la purification, présence dans l’homme d’une parcelle du divin, ainsi que dans la nature, l’homme devant dès lors s’identifier à la nature –, Nerval propose une matière poétique supernaturaliste (rappelons que Goethe appelait supernaturalisme l’impossibilité de marquer une frontière entre le rêve et la réalité) qui se nourrit de lectures traitant de sujets mythologiques et hermétiques. Le pays des chimères nervaliennes est aussi celui de l’onirisme des fantasmes.

Gérard Gengembre

La Muse est entrée dans mon cœur comme une déesse aux paroles dorées ; elle s’en est échappée comme une pythie en jetant des cris de douleur.

Gérard de Nerval

Une œuvre nous parle lorsque nous nous la sommes appropriée. Elle nous révèle ce que, dans Faust, Goethe nomme « La force de l’homme, par le poète révélée ». Le singulier est la conscience partagée du drame individuel. Les gravures de Louis-Albert Demangeon nous offrent un instant de ce partage, – de cette singularité en acte.