Essai
Nouvelle parution
G. Pontano, L'Eridan

G. Pontano, L'Eridan

Publié le par Nicolas Geneix

Giovanni Pontano, L'Eridan

Edition de Hélène Casanova-Robin.

Paris : Les Belles Lettres, 2018.

368 p.

EAN 9782251449142

45,00 EUR

Présentation de l'éditeur :

L’Eridanus/ L’Éridan est un recueil d’élégies latines composées par l’humaniste napolitain Giovanni Pontano (1429-1503). Le titre érige en sujet de l’œuvre le fleuve qui accueillit Phaéton brûlé dans ses eaux apaisantes. Grâce à une réélaboration subtile d’un mythe antique, Pontano unit harmonieusement plusieurs thématiques : de la rencontre du feu et de l’eau, il tire une poétique des hydropyriques propre à exprimer la passion amoureuse pour une certaine Stella. Des tourments du jeune cocher embrasé pour avoir commis un acte de démesure, il élabore un fil d’exploration des passions. Enfin, de l’accueil bienveillant dispensé par l’Éridan à Phaéton, il développe un fil consolatoire qui apparaît, de fait, comme le sujet prééminent de l’œuvre. À la terre et au feu, s’ajoute la lumière du ciel qu’irradie la bien-aimée Stella, rejoignant par son nom l’espace céleste qu’occupe aussi la constellation de l’Éridan. Source de voluptés et de tourments conjugués, la puella est investie d’une puissance d’exception, excédant celle que les poètes antiques attribuaient à leurs maîtresses, figure iconique de l’écriture poétique et remède par excellence de la souffrance humaine.

L’ouvrage est la première publication de cette œuvre en langue française. Il présente une étude introductive, le texte latin et sa traduction ainsi qu’un riche appareil de notes. L’outillage exégétique vise à révéler la richesse et la complexité d’une œuvre poétique qui ne se conçoit pas sans référence à la culture immense de l’humaniste, dans le champ littéraire comme dans celui de la philosophie. Il tend aussi à faire apparaître la voluptueuse harmonie du langage poétique de Pontano, riche d’images originales et de mélodies hautement délectables.

Giovanni Pontano (1429-1503) est ce que l'on appellerait dans notre langue moderne un self made man : après avoir abandonné les terres familiales, il entre directement au service du roi Alfonse le Magnanime, dont il avait fait la connaissance en Toscane. Il part s’établir à Naples et occupe divers emplois à la cour aussi bien qu’à la chancellerie royale. À la mort du Panormite (1471), il devient le chef de l’Accademia qui, de ce jour, prend le nom de pontaniana. Il a l’occasion de montrer son talent politique en occupant le poste de secrétaire d’État jusqu’en 1495. Il commet alors peut-être son unique erreur politique en accueillant favorablement l’invasion des troupes françaises à Naples. Les Aragons, après leur retour, le mirent sur la touche, sans qu’il perde jamais son prestige. Ses dernières années furent consacrées à l’Accademia, aux études et à la mise au point de ses œuvres (dont la plupart n’avaient jamais été imprimés). Il meurt à Naples en 1503.

Hélène Casanova-Robin est professeur de littérature latine et néo-latine à l'université Paris-Sorbonne (Paris-IV). Elle dirige actuellement l'équipe de recherché EA 4081 « Rome et ses renaissances ». Ses travaux portent sur la poésie latine, soit antique soit celle des humanistes, tout particulièrement ceux du Quattrocento italien. Parmi les ouvrages publiés, on compte : Diane et Actéon : éclats et reflets d’un mythe à la Renaissance et à l’âge baroque (Paris, 2003), Pontano, Eglogues (Les Belles Lettres, 2011), Virgile, Bucoliques (Les Belles Lettres, 2014).