Essai
Nouvelle parution
G. C. Kessous, Théâtre et sacré dans la tradition juive

G. C. Kessous, Théâtre et sacré dans la tradition juive

Publié le par Nicolas Geneix

Guila Clara Kessous, Théâtre et sacré dans la tradition juive

Presses Universitaires de France, coll. "Lectures du Judaïsme", 2012.

208 p.

EAN 9782130590163

15,00 EUR

Présentation de l'éditeur :

Les rapports entre autorités rabbiniques et théâtre ont toujours été placés sous le signe de l’ambiguïté. Taxé d’outil idolâtre au service des cultes païens à l’époque romaine, l’art scénique est pourtant décrit comme le lieu où les princes de Juda enseigneront « la Torah en public » à la fin des temps dans la Guemara.
Au fil des siècles se dégagent de grandes figures de drama-turges juifs comme Ézechiel le Tragique au IIe s. avant J.-C., Yehuda Sommo, premier théoricien de la scénographie au XVIe s., le rabbin kabbaliste Moshé Haim Luzzatto au XVIIIe s., Abraham Goldfadhen, père du théâtre yiddish à la fin du XIXe s. ou encore Théodore Herzl, fondateur du mouvement sioniste au début du XXe s.
Tous usent du théâtre non seulement pour transmettre le sacré d’un texte toraïque mais aussi pour comprendre la complexité liée à la condition de l’identité juive dans son rapport au sacré. Avec l’apparition de responsa rabbiniques en 2005 sur le théâtre et l’idée de théâtre cacher se joue une autre dimension sur scène.
Une nouvelle possibilité de lecture orthodoxe et féminine apparaît dans un rapport au théâtre comme « Beth Hamidrash », nouveau « lieu d’étude » et d’interprétation d’une parole divine accessible à tous… peut-être pour accélérer la venue des temps messianiques par un appel scénique, comme un cri vers Dieu, Le Silencieux…

Table des matières :

PREMIÈRE PARTIE. — TALMUD ET THÉÂTRE

Chapitre I – «  Et tout le peuple voit les voix » (Exode 20 :18)
I. De la naissance du théâtre . II. Le spectacle de la Révélation : L’« oeil écoute ».

Chapitre II – Les paradoxes du Talmud sur la question du théâtre
I. L’interdiction d’aller au théâtre, défini comme « cirque romain ». II. La méfiance. III. Le « theatron » comme lieu d’enseignement de la Torah (Meguila 6a)

DEUXIÈME PARTIE. — DE L’ANTIQUITÉ À LA PÉRIODE MÉDIÉVALE
LE SACRÉ COMME SOURCE THÉÂTRALE

Chapitre I – « En chaque génération, chacun a le devoir de se considérer comme étant lui-même sorti d’Égypte » (haggada de Pessa’h)
I. Le séder de Pâques. II. La première pièce de théâtre juif : l’Exagogè. III. Première pièce de théâtre : entre ajouts fictionnels et premières transcriptions midrashiques

Chapitre II – « Écrivez-moi [Esther] pour les générations » (Méguila 7A)
I. La fête du Pourim. II. La tradition du Pourimshpiel. III. Réaction de l’autorité rabbinique

TROISIÈME PARTIE. — LA RENAISSANCE
OUVERTURE THÉÂTRALE DU SACRÉ AU PROFANE

Chapitre I – Pièces crypto-juives
I. Les origines juives de la pièce Everyman. II. La Célestine et le marranisme.

Chapitre II – Le coeur du théâtre juif de la Renaissance : l’Italie
I. Vie théâtrale à Mantou et à Venise. II. Léon de Modène, Rabbin de Venise

Chapitre III – Yehuda Sommo, auteur de la première pièce en hébreu et premier théoricien du théâtre
I. Du sacré au profane. II. La première pièce de théâtre en hébreu : La comédie du mariage. III. Le premier traité théorique sur la mise en scène

 

QUATRIÈME PARTIE. — LE SIÈCLE DES LUMIÈRES
QUAND LE THÉÂTRE DEVIENT MOYEN D’INTÉGRATION DU SACRÉ DANS LA SOCIÉTÉ PROFANE

Chapitre I – Deux rapports « marranes » au théâtre : Kabbale et raison

I. Le rabbin Moïse ben Morde'hai Zacuto : la Kabbale et le rapport au sacré. II. Joseph Penso de la Vega, le raisonneur « profane »

Chapitre II – Rabbi Moïse ‘Hayim Luzzatto, l’auteur de référence en matière de Kabbale et de pièces de théâtre kabbalistique

I. Un auteur inspiré par la divine voix du maggid. II. Les trois pièces de théâtre allégoriqes : vers une oeuvre sacro-profane

Chapitre III – Le théâtre de la Haskala
I. Le genre allégorique. II. Le genre biblique hagiographique. III. Le genre historique et d’actualité


CINQUIÈME PARTIE. — UN THÉÂTRE JUIF PROFESSIONNEL :
POUR UNE APPROCHE CONCRÈTE.

Chapitre I – Le théâtre yiddish
I. Le théâtre yiddish. II. Naissance du théâtre yiddish. III. Théâtre yiddish : théâtraliser le profane pour qu’il devienne sacré

Chapitre II – Le théâtre judéo-espagnol
I. Le théâtre séfarade. II. Rabbi Shabtai Ben Yosef Djaen, « le plus prolifique auteur de théâtre séfarade ».

Chapitre III – Les deux troupes de théâtre les plus représentatives : quand le théâtre devient synagogue et le rabbin metteur en scène
I. La troupe du « Goset » : un théâtre juif d’État à partir d’un nouveau « Rabbi » metteur en scène, Salomon Mikhöels. II. La troupe « Habima » : un théâtre en langue sacrée

SIXIÈME PARTIE. — L’ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Chapitre I – Théâtre et sacré : outil de propagande et de résistance
I. La « question juive » au théâtre sur la scène allemande. II. L’« éruption » théâtrale de Théodore Hertzl. III. Théâtre, sacré et Shoah

Chapitre II – Théâtre et sacré en Israël

Guila Clara Kessous est comédienne, metteur en scène et productrice de plus d’une vingtaine de spectacles en France et à l’étranger. Elle est également spécialiste des droits de l’Homme rattachés aux questions culturelles. Titulaire d’un doctorat et d’un MBA en gestion culturelle, elle a étudié la dialectique de l’Éthique et de l’Esthétique au sein de sa thèse sur le sacré sous la direction d’Élie Wiesel, Prix Nobel de la Paix. Détentrice du prestigieux « Award for Excellence in Teaching » du Bok Center de l’Université de Harvard, elle a notamment créé le cours « Théâtre et droits de l’Homme » à Harvard et à SciencesPo Paris. Chevalier des Arts et Lettres, elle a reçu en 2012 le titre d’Artiste pour la paix de l’UNESCO pour l’ensemble de son travail au service de la mémoire et du rapprochement entre les peuples à travers le théâtre.