Essai
Nouvelle parution
Frédérique Joseph-Lowery et Isabelle Roussel-Gillet, Dalí/Béjart : danser « Gala » L'opéra bouffe de Salvador Dalí

Frédérique Joseph-Lowery et Isabelle Roussel-Gillet, Dalí/Béjart : danser « Gala » L'opéra bouffe de Salvador Dalí

Publié le par Marielle Macé (Source : Isabelle Roussel-Gillet et Frédérique Joseph-Lowery)

Dalí/Béjart : danser «Gala » L'art bouffe de Salvador Dalí

Frédérique Joseph-Lowery

Isabelle Roussel-Gillet

avec les témoignages inédits de Maurice Béjart et de Germinal Casado

éditions notari, Genève 2007

Bibliotheca Daliniana 1

ISBN 978-2-9700532-6-2

164 pages, 81 illustrations en couleurs et n/b

prix : CHF 59.— (EUR 36)

diffusion : Zoé, Carouge/Genève & Actar-D, Barcelona.

En 1961 Salvador Dalí et Maurice Béjart créent, à La Fenice de Venise, le ballet Gala et l'opéra bouffe La Dame espagnole et le chevalier romain. Le présent ouvrage est le fruit d'une quête des traces photographiques, des témoignages et des documents de ce spectacle. Cette approche critique explore la rencontre du chorégraphe français et du peintre catalan et interroge l'imaginaire qui les rassemble, sans négliger leurs différences. A l'aune de l'érudition littéraire et cinématographique de Béjart et de Dalí, Baudelaire, Apollinaire, Verlaine, Buñuel sont conviés pour comprendre cette rencontre des plus inventives et audacieuses entre un peintre qui fut aussi écrivain et un chorégraphe qui ouvrit la danse autant à la musique concrète qu'à la poésie contemporaine. Entre ces deux hommes, le lecteur est invité à penser les rôles de figures féminines telles celle de la danseuse chorégraphe américaine Loïe Fuller, toute de voiles, celle antique et littéraire de Gradiva, et celle de l'étoile Ludmilla Tchérina, l'interprète de Gala au fait de sa popularité, et auteur de deux romans.

Les approches croisées et pluridisciplinaires analysent l'oeuvre dalinienne dans ses dimensions littéraire, fantasmatique autant qu'historique en resituant ces oeuvres au sein de l'histoire de l'art et en saisissant le caractère novateur des happenings ou des effets scéniques. Parfum Nébuleuse, oeil écarquillé, quartier de boeuf, partition chantée : le spectacle est un parcours sensoriel total. Si la critique veut volontiers voir dans les gestes de Dalí des bouffonneries ou fumisteries, les deux auteurs de ce livre prennent à contre-pied cette doxa en démontrant au contraire la cohérence des propositions daliniennes. Loin des lubies, Dalí n'est pas le bouffon que l'on se plaît à voir mais le maître de l'art bouffe.

Sur les pas de ces deux artistes de dimension internationale, le catalogue reproduit des archives inédites du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, de La Fenice, de la maison Guerlain et s'appuie sur les documents d'archives de la danse du Lincoln Center de la bibliothèque de New York. Grâce à la correspondance de Léonide Massine et les films des ballets de Dalí réalisés avec Massine et Balanchine, un historique rigoureux retrace les entrées de Dalí dans la danse.

L'ouvrage situe également le rapport de Dalí avec la danse dans une perspective plus large que la collaboration avec Maurice Béjart. En effet, Dalí produit une grammaire du corps dansant dans les postures figurées à travers ses toiles, ses dessins et ses sculptures : les étirements de Guillaume Tell ou les pas de Gradiva, « celle qui avance ».

Un texte inédit signé par Maurice Béjart, daté du 8 juin 2007, est inclus dans cet ouvrage.