Questions de société
[France]

[France] "Après le personnel et les enseignants, les étudiants de l'université Toulouse Jean-Jaurès votent la grève" (14/12/17)

Publié le par Bérenger Boulay

"Après le personnel et les enseignants, les étudiants de l'université Jean-Jaurès votent la grève"

Source :

https://www.ladepeche.fr/article/2017/12/14/2704637-president-universite-jean-jaures-bouscule-personnels-greve.html

 

"Première journée de grève musclée, ce jeudi matin, pour les enseignants et le personnel de l'université Toulouse Jean-Jaurès, mobilisés contre la fusion prévue de l'université du Mirail avec Toulouse 3, l'INP, l'Institut national polytechnique et l'Insa, l'Institut national des sciences appliquées.

Les étudiants ont aussi voté ce jeudi en début d'après-midi la grève, à la quasi-unanimité. Ils étaient 600 à 700 à s'être déplacés à l'assemblée générale, selon Anna Trotzky, la représentante de Solidaires-Etudiant.e.s. "C'est la plus grosse assemblée générale de l'année", précise-t-elle. Ils décideront lundi lors d'une prochaine assemblée générale s'ils la reconduisent. 

"Démission, démission !"

Après avoir voté hier la grève et une motion de défiance contre Daniel Lacroix, le président de l'Université, en exigeant sa démission, environ 250 personnes, selon les organisateurs, se sont donc réunies ce matin pour amplifier la mobilisation et porter en personne la motion de défiance à Daniel Lacroix. Un cortège s'est formé pour rejoindre le conseil documentaire, où siégeait le président de l'Université. Une délégation constituée des représentants de l'intersyndicale (FSU, CGT, Sud-Solidaires, FO, Unsa) et des représentants des étudiants (UET, Solidaires) a pénétré dans la salle, alors que la foule scandait "Démission, démission !"

Après voir lu à Daniel Lacroix la motion de défiance, ils lui ont remis le document en mains propres et lui ont demandé de le signer, ce qu'il a refusé. Puis, le reste des personnels a aussi fait son entrée dans la salle, et tour à tour, plusieurs personnes ont exprimé leurs griefs. "Tu t'es rendu indigne de tes fonctions, je te demande solennellement de démissionner", a lancé l'un, se présentant comme l'un des membres du conseil d'administration. "C'est pas si simple", proteste Daniel Lacroix. "M. le président, vous avez réussi par votre fellonie à faire se lever tous les personnels", reprend une autre personne. "Il faut juger les choses globalement", tente encore de reprendre Daniel Lacroix. "Trahison, démission !", scande à nouveau la foule.

C'est au tour d'Aurélie-Anne Tohos, de l'Union des étudiant.e.s de Toulouse (UET), de prendre la parole. "Vous avez eu besoin de nos voix pour vous faire élire, lance-t-elle. La première chose que nous vous avions demandé, c'est si vous feriez la fusion. Vous aviez répondu non. Mensonge encore, quand vous avez dit que vous suivrez le résultat de la consultation des étudiants et des personnels. Mensonge encore, lorsque vous avez promis de vous abstenir lors du vote du conseil d'administration et que finalement vous avez opté pour. On a occupé trois semaines la salle du conseil mais ce n'est rien par rapport à ce qui se prépare." "On ne va pas faire un tribunal populaire", conclut finalement Yvan Chaubet, représentant de Sud Education. Le cortège quitte la salle.

Quelque peu sonné, Daniel Lacroix réagit à l'issue de la confrontation : "J'ai là le bloc des personnes qui refusent la construction de l'Université de Toulouse et il existe aussi en dehors, des partisans de l'évolution inverse. L'exercice est difficile car l'opposition est à ce point tranchée. Mais je n'envisage pas la démission. Je savais que ce moment arriverait, je m'étais préparé physiquement. Je peux comprendre, même si le mouvement ne m'est pas favorable."