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Formes et usages du français dans les médias algériens

Formes et usages du français dans les médias algériens

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Abdelkader SAYAD)

Formes et usages du français dans les médias algériens

Mostaganem,  9 et 10 novembre 2014

En partenariat avec l'Université de Cergy-Pontoise,  l'UMR 7187 LDI (Lexiques, Dictionnaires, Informatique) et le REMATE (Réseau maghrébin des technolectes)

 

La situation sociolinguistique en Algérie est souvent qualifiée, à tort ou à raison, de « complexe ». Cela est dû, entre-autres, à une forme de plurilinguisme où cohabitent (et parfois s’affrontent) plusieurs variétés linguistiques, principalement le tamazight (ou berbère), l’arabe dialectal, l’arabe classique, le français et même l’anglais, dans le champ médiatique, aussi bien dans la presse générale périodique que dans les publications spécialisées. Ces langues et leurs variétés sont la conséquence de l’histoire de la région et de sa situation géographique qui la place au confluent de plusieurs courants civilisationnels.

Néanmoins, la situation de la langue française en Algérie est assez particulière. En effet, la langue française, même après l’indépendance du pays, occupe toujours une place de choix dans tous les domaines de la vie publique et elle continue à jouir d’un statut privilégié dans la vie des Algériens. Cela est dû à sa place dans les systèmes d’enseignement (son enseignement est obligatoire à partir du cycle primaire) et de sa large utilisation dans les différents secteurs économiques (publics et privés) et administratifs, quand bien même son usage est marqué par une forme de métissage linguistique, se trouvant associée à des langues et à leurs  variétés.

Cet usage particulier de la langue française s’étend, à l’évidence, jusqu’aux médias et se manifeste, comme dans la presse écrite francophone, par des formes d’alternance codique et de créativité langagière extrêmement riches. Elles sont rendues possibles grâce à la prise de conscience des journalistes algériens de l’importance des enjeux linguistiques et sociolinguistiques dans l’instauration d’une identité propre à leur écriture, et ce dans la plupart des journaux locaux.

  • En effet, ce phénomène linguistique et sociolinguistique est manifeste non seulement dans la presse écrite, ou dite « traditionnelle », mais aussi dans tous les autres médias, comme la publicité sous toutes ses formes, ou encore les médias basés sur les NTIC. En témoigne la langue assez particulière utilisée dans les échanges sur les réseaux sociaux et les forums où, dans la plupart des cas, les utilisateurs emploient une langue hybride, résultat d’un métissage entre plusieurs variétés, même si le support principal est en langue française.
  • Malgré cette dynamique linguistique forte intéressante, il est à déplorer l’absence de tout effort de compilation et de mutualisation des travaux de recherche dans ce domaine, atténuant, ainsi tout effort de description scientifique systématique des mécanismes de son fonctionnement. Par ailleurs, et même si plusieurs études ont été consacrées à l’analyse du phénomène du plurilinguisme en Algérie, très peu d’entre-elles se sont penchées sur l’étude de ce phénomène dans les médias algériens et sur ses retombées sur ces mêmes médias et sur la société.

C’est pourquoi, cette rencontre vise à réunir des contributions de chercheurs se réclamant principalement des domaines de sciences du langage et des sciences de l’information et de la communication, mais également des différentes orientations des sciences humaines et sociales, afin de faire le point sur les modalités de manifestation et d’usage du français dans les médias en Algérie.

De nombreuses interrogations traversent cette écriture du français dans les médias algériens :

 

·  Comment interroger l’histoire et la filiation de cette écriture : son identité et ses ruptures à travers l’histoire de l’Algérie coloniale et post-coloniale ? Comment se sont opérées les variations (linguistiques, discursives, thématiques) à travers le temps et l’espace ?

·  Quel est le degré de (dis) continuité entre le français de la presse algérienne : avant 1988 et après ? Quelles sont les représentations, linguistiques et discursives, à la base de ces articulations sociohistoriques de ces moments politiques de l’Algérie indépendante ?

·  Les formes hybrides (français/arabe/tamazight) sont-elles des indicateurs de l’évolution des formes d’expression dans le champ de la communication sociale ?

 

L’objectif de ce séminaire est double :

réaliser un travail, en insistant sur les approches de terrain et la dimension comparatiste (des langues ou des supports), à la fois quantitatif (nombre de publications de presse en langue française, généralistes et spécialisées, unilingue, bi-plurilingue) et qualitatif, en rassemblant les résultats des travaux des différents chercheurs et/ou équipes de recherche ; croiser les réflexions pluridisciplinaires liées aux constructions linguistiques, sémantiques, rhétoriques, discursives… centrée sur les genres médiatiques dominants (titres, chroniques, éditoriaux, commentaires…etc.)

Les contributions seront inscrites dans l’un des axes suivants (liste indicative et non exhaustive) :

 

Axe 1 : Le français et ses usages dans les médias « traditionnels » algériens (presse écrite, radio, télévision…) ;

Axe 2 : Le français et ses usages dans les NTIC : cas de la presse en ligne et des réseaux sociaux ;

Axe 3 : Le rôle de la créativité langagière dans l’apparition de nouveaux genres médiatiques ;

Axe 4 : Le plurilinguisme, le contact des langues et les usages du français dans les médias algériens.

Une table ronde (avec des journalistes) ainsi que la publication d’une sélection d’articles sont prévues dans le cadre de cette manifestation

 

CALENDRIER

-  Date limite de soumission des propositions de communication (un résumé de 500 mots avec mise en page standard, format Word) : 17 mai 2014

-  Notification d’acceptation : 15 juin 2014

 

LE COMITÉ SCIENTIFIQUE

 

-          Farid BENRAMDANE (Université Abdelhamid Ibn Badis, Mostaganem)

-          Abdelkader SAYAD (Université Abdelhamid Ibn Badis, Mostaganem)

-          Hadj MILIANI (Université Abdelhamid Ibn Badis, Mostaganem)

-          Patrick HAILLET (Université Cergy-Pontoise)

-          Jean-François JEANDILLOU (Université Paris X – Nanterre)

-          Leila MESSAOUDI (Université Ibn Tofail, Kenitra)

-          Fatima – Zohra LALAOUI (Université d’Oran)

-          Boumédiene BENMOUSSAT (Université Belkaid, Tlemcen)

-          Karima AIT DAHMANE (Université d’Alger 2)

 

 

LE COMITE D’ORGANISATION

Les membres  du laboratoire ELILAF :  

Farid BENRAMDANE, Abdelkader SAYAD, Lila MEDJAHED, Nazéha BENBACHIR, Leila MOUSSADEK , Sofiane BENGOUA, Farid HADJARI, Hanane MENDJOUR,  Aicha GOUAICH, Nadjet ROUBAI-CHORFI.

 

Adresse de réception des propositions : cfufm2014@yahoo.fr