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Flaubert ou l'orientalisme en crise (séminaire de S. Moussa, UNIL)

Flaubert ou l'orientalisme en crise (séminaire de S. Moussa, UNIL)

Publié le par Romain Bionda

Flaubert ou l'orientalisme en crise (Sarga Moussa)

Séminaire de master organisé par Sarga Moussa (directeur de recherche au CNRS), au printemps 2015.

Présentation du séminaire
Le corpus principal sera constitué par les notes de voyage de Flaubert, publiées en format de poche sous le titre Voyage en Orient, éd. Claudine Gothot-Mersch, notes de Stéphanie Dord-Crouslé, Paris, Gallimard, « Folio », 2006.
On étudiera, à partir des notes de voyage (une forme caractéristique d'une écriture du voyage qui se veut transparente, prise sur le vif, mais en réalité toujours un peu plus travaillée qu'il n'y paraît), la spécificité de l'orientalisme flaubertien. Flaubert n'est pas indemne de préjugés ethnocentriques, mais son voyage en Orient (qu'il ne faut d'ailleurs pas limiter à la seule Egypte, beaucoup commentée) ne saurait se réduire à une « récitation » du discours orientaliste, tel que l'entend Edward Said dans L'Orientalisme (trad. fr. Le Seuil, 1980, rééd. 2005). D'ailleurs, la première mention, sous ce titre, du Dictionnaire des idées reçues, se trouve dans une lettre de Damas de 1850, comme si Flaubert, qui a cédé à la « mode » des voyages, s'en repentait tout en l'accomplissant. Pour affiner la lecture, il faudra comparer notes et lettres (voir la Correspondance publiée par Jean Bruneau, « Bibliothèque de la Pléiade », tome I), deux corpus avec de nombreuses interférences, mais aussi des spécificités (Flaubert ne publie pas ses notes, en revanche, les lettres sont destinées à être lues par ses proches, dont Louis Bouilhet, avec qui il parle aussi bien de sexe que d'esthétique). On pourra aussi faire quelques incursions en amont (notes de jeunesse, où Flaubert, rêvant du désert, de chameaux, etc., se montre encore très proche d'une conception « naïve » de l'exotisme orientaliste), ou en aval (exploitation fictionnelle de certains épisodes du voyage en Orient dans Salammbô et dans Hérodias). Enfin, on fera quelques comparaisons entre Flaubert et son compagnon de voyage, Maxime Du Camp, qui, lui, a publié tout ce qu'il a pu dès son retour en France : un recueil de photographies orientalistes (Égypte, Nubie, Palestine et Syrie), un récit de voyage (Le Nil), une nouvelle (Reïs Ibrahim), sans parler d'un roman (Mémoire d'un suicidé) fortement inspiré par son séjour en Orient.

Dates et lieu
Le séminaire a lieu à raison de 4 heures toutes les deux semaines, les mardis après-midi, 13h15-17h : 17 février, 3 mars, 17 mars, 31 mars, 21 avril, 28 avril, 12 mai, 26 mai. UNIL Dorigny, bâtiment Anthropole salle 3148.

Une bibliographie critique sera distribuée lors de la première séance.
Contact : smoussa@free.fr