Essai
Nouvelle parution
F. Fimiani, I fantasmi dell'arte. Sei storie con spettatore

F. Fimiani, I fantasmi dell'arte. Sei storie con spettatore

Publié le par Marc Escola (Source : Filippo Fimiani)

 


Filippo Fimiani, Fantasmi dell'arte. Sei storie con spettatore, Liguori, Naples 2013, EAN13 : 9788820759292, pp. 240, € 18,00

« Le destin de l’art – un revenant. ». « L’objet de l’art est peut être essayer d’éliminer la nécessité de l’objet. » Le thème et la méthode du livre de Filippo Fimiani se tiennent entre ces deux énoncés – le premier, du poète romantique allemand Novalis, le second des artistes post-minimalistes californiens Robert Irwin et James Turrell, à propos d’un programme de recherche sur art et technologie de la fin des années ‘60. Pourtant, ni l’un, ni les autres, affirment que l’art est mort, ou que son histoire est finie ou accomplie. Au contraire, les deux phrases disent que l’art n’est jamais au présent, qu’il est à venir. Conduit par son destin historique ou construit selon son projet d’émancipation esthétique du médium, l’art est toujours au futur et, justement pour cela, il est ce qui ne cesse de revenir, de se répéter d’une manière différente et sous d’autres formes et figures, d’apparaître là où personne ne l’attends, ailleurs et autrement. Peut-être méconnaissable en tant que tel, voire mécontemporain ou à la mode, l’art est indécidable, à la fois imminent et en retour – comme la passante de Baudelaire, la modèle du peintre de Blow Up d’Antonioni ou la nymphe hippie d’un épisode de Mad Men, série télévisée américaine très cool. Comme un revenant passant à travers le murs – de la galerie de l’Exposition du Vide, c’est le cas d’Artaud pour Yves Klein  –, l’avenir de l’art pourra en fait traverser contretemps et à contre-courant les mots et les choses du monde de l’art et les routines de la vie ordinaire  – telles que les gestes de deuil collectif au Vietnam Veterans Memorial de Maya Lin à Washington ou les parcours habituels autour de Tiltled Arc, sculpture d’art public de Richard Serra installée, et puis  démolie, à Federal Plaza à New York.  Par les outils les plus sensibles de la philosophie et la critique des arts, de la médiologie et des Visual studies, ce livre fait la chasse de tels fantômes et hantises.

 

The destiny of Art—a revenant». « The object of Art might be to seek to eliminate the necessity of the object ». This book’s theme and method stand halfway between these two assertions—the first by the German romantic poet Novalis, the second by the Californian post-minimalist artists Robert Irwin and James Turrell about a research program on art and technology in the late 1960s. Neither of these statements declares that art is dead. On the contrary, they announce that art is not yet present, that it has not yet happened. According to its destiny or to its project, art is always future, and for this very reason it keeps returning from the past and repeating itself in various shapes and embodying itself in diverse media, perhaps not in the expected places but elsewhere—unrecognizable as art, anachronistic and fashionable. Like a revenant going through a wall, the untimely future of art will come across words, things and artworks, subjectiles and gestures, either in the world of art or in ordinary life. Using the tools of aesthetics, visual studies and mediology, the present book seeks to capture some of these ghosts and hauntings.