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Figures de l'étranger dans les littératures francophones

Figures de l'étranger dans les littératures francophones

Publié le par Florian Pennanech (Source : Université de Bologne)

FIGURES DE L'ETRANGER DANS LES LITTERATURES FRANCOPHONES

APPEL A CONTRIBUTIONS

L'étranger, cet être étrange qui investit la représentation littéraire et artistique traverse souvent les lieux de l'imaginaire comme un commis voyageur, s'introduisant, par effraction, dans les limbes de la narration. Il porte en lui les stigmates d'un discours autre, différent, vite perçu dans certains textes comme un personnage subversif, ou parfois représenté comme un être soumis, trouvant sa place dans le milieu naturel du récit. Ainsi, de nombreux textes romanesques et dramatiques francophones intègrent dans le tableau des personnages des étrangers, souvent présentés comme des silhouettes, mais aussi éléments actifs de la narration. Le regard porté sur les différences se trouve parfois biaisé, marqué du sceau de la curiosité et du jeu de l'exotisme, engendrant la mise à l'épreuve de l'altérité perçue comme lieu central de l'articulation des différences et de l'attitude narrative et discursive particulière provoquée par le regard que lui portent les autres personnages, et au-delà, par le lecteur déjà conditionné par les jeux de la culture de l'ordinaire. Ainsi, vont s'articuler deux attitudes complémentaires, celle de l'instance d'origine représentée par l'auteur et son texte et celle du lecteur-récepteur fondamentalement marqué par sa culture et sa formation, forcément médiatisé par le discours spécifique de l'étranger. Porteur d'une mémoire singulière, d'une histoire et d'un vécu propre, le personnage peut, dans certains cas, mettre à mal le confort social du groupe qui chercherait à neutraliser son discours en le chassant du parcours narratif ou en réduisant son espace dans l'économie générale du récit. L'étranger est parfois la victime expiatoire de discours d'exclusion l'installant dans un espace étroit, fermé, le condamnant à l'aphonie et à l'atonie. Il pourrait être aussi, porteur de valeurs différentes, autres, susciter la curiosité dans un univers anomique et permettre la mise en oeuvre d'une altérité déplacée. L'étranger, voyageur, conquérant ou métèque parcourt l'univers narratif tout en provoquant une sorte de transplantation sémiotique qui transforme parfois le discours originel, donnant à voir une écriture de type syncrétique. Comment l'altérité investit-elle le discours romanesque ? Quelle signification du dehors caractérise le discours des personnages sur cet intrus, porteur d'une autre démarche discursive particulière et d'un autre savoir ? La figure de l'étranger n'est-elle pas porteuse d'une certaine distance, marquée par une sorte de transmutation sémiotique ?

Les propositions (1500 signes) sont à transmettre avant le 30 décembre 2009 à Ahmed Cheniki (acheniki@yahoo.fr) ou à Mme Anna Soncini (soncini@lingue.unibo.it). Les articles sont à envoyer avant le 1 mars 2010.