Figures de Judas dans la littérature française
Il y a près de deux mille ans Judas Iscariote a dénoncé Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu, aux autorités romaines pour la somme dérisoire de trente deniers. Depuis il symbolise le félon qui a trahi son Seigneur pour une raison qui nous échappe toujours mais qui ne peut qu'être ignominieuse. Le récit de la trahison, aux conséquences si dramatiques, source de haines ancestrales, a connu une fortune littéraire sans précédente. Il a marqué d'un sceau indélébile le personnage du juif et du marchand dans les littératures occidentales. La fourberie, la méchanceté et l'hypocrisie menacent le personnage bon et intègre par l'oeil de Judas qui déforme la réalité.
Une révolution se serait accomplie par la découverte d'un évangile apocryphe attribué à Judas (pages 33 à 58 du Codex Tchacos) et dont le témoignage gnostique modifierait toute la perspective du drame christique : tout comme le Christ a accompli la volonté du Père, le disciple honnis aurait sacrifié sa probité publique par fidélité à son maître.
Personnage malfaisant et méprisant, Judas est le héros d'une polémique qui relève d'un discours éminemment idéologique. Quelle en est la conséquence pour le personnage littéraire ?
Notre contribution propose de réfléchir sur le statut particulier qu'occupe Judas dans le panthéon des personnages archétypaux qui sustente notre imaginaire littéraire et culturel et sur l'éventuelle (r)évolution sémantique opérée sur l'interprétation théologique, notamment le monothélisme, et son impact sur la littérature, en ce qui concerne l'effet-personnage (Vincent Jouve) et la sémantique du personnage-héros (Philippe Hamon).
La revue Études françaises fait un appel à contribution pour un numéro spécial consacré à la figure de Judas dans les littératures de langue française.
Les propositions devront être envoyées à la date du 1er mai 2009 en comportant un titre provisoire, un bref aperçu du thème abordé, les nom, adresse et affiliation scientifique ou universitaire de l'auteur de l'article. Les articles devront comporter environ 30.000 signes et être envoyées à une date qui sera communiquée par le comité de lecture.
Les propositions seront envoyées à M. Daniel S. Larangé à l'adresse suivante :