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Fantasmes d'Afrique

Fantasmes d'Afrique

Publié le par Marielle Macé (Source : Guillaume Cingal)

Si les chercheurs français - et même européens - en études anglophones ont depuis longtemps souligné la richesse des études consacrées respectivement à l'aire afro-américaine et au territoire littéraire africain, ces deux domaines restent trop souvent cloisonnés, sans que s'exprime jamais un véritable souci d'établir des parallèles, des ponts ou des liens. En ce sens, la création en Afrique du Sud, il y a une demi-douzaine d'années, de la revue Safundi, qui est entièrement consacrée à des contributions comparant les littératures afro-américaines et australo-africaines, fait figure de geste pionnier.
L'Afrique est pourtant, de la part des créateurs et des essayistes noirs américains, l'objet de maintes interrogations, maints fantasmes. maints délires ? A rebours, les Etats-Unis constituent, depuis les Indépendances et la difficile transition de nombreuses nations africaines vers la démocratie, une sorte de miroir ambigu pour les écrivains et intellectuels, en particulier ceux qui, poussés à l'exil dès les années 1960, occupent des fonctions dans les universités américaines, ou se voient reprocher de n'écrire que pour le seul lectorat occidental.


Le colloque « Fantasmes d'Afrique » doit permettre, à travers la rencontre de ces mondes multiples et foisonnants, réels ou imaginaires, d'ébaucher une cartographie de ces fantasmes transversaux, de ces projections parfois trompeuses, de ce délicat dialogue. Il s'agit aussi, pour l'équipe émergente "Transversalités afro-américaines", située à Tours, de prendre acte de son élargissement à plusieurs chercheurs spécialistes des littératures africaines en cherchant à mieux définir la notion de "transversalité".


Les axes de recherche peuvent inclure les thématiques et topiques suivants :


* approche théorique : identités interculturelles fertiles ou dialogue de sourds ?
* les voies du décloisonnement : étude d'artistes ou d'écrivains qui ont oeuvré aux retrouvailles entre l'ancienne « Mère Afrique » et ses descendants déracinés
* perspectives comparées sur l'afro-centrisme (Harlem Renaissance, «négritude», lecture critique du néocolonialisme, etc.)
* le « monde noir » à l'heure de la mondialisation : les échanges difficiles entre créateurs des pays en voie de développement et l'Amérique fantasmée, honnie, idéalisée, diabolisée


Demandes de renseignements, abstracts et CV sont à envoyer à Guillaume Cingal (guillaume.cingal@wanadoo.fr ) ou Philip Whyte (whyte@univ-tours.fr )
avant le 31 mars 2004.