Actualité
Appels à contributions
Faire de l'histoire au Moyen Age (séminaire Questes, Paris)

Faire de l'histoire au Moyen Age (séminaire Questes, Paris)

Publié le par Marie Minger (Source : Mélanie Lévêque-Fougre)

Appel à contribution

«Faire de l'histoire au Moyen Age»

Séminaire Questes
11 mars-8 avril 2016 (un vendredi par moi)
Maison de la Recherche (Paris, 5e)

 

Depuis 1980 et l’ouvrage pionnier de Bernard Guenée, Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval (Paris, 1980 (Collection historique)), l’histoire de l’historiographie – ou histoire de l’histoire – médiévale a connu des avancées remarquables qui ont permis de réhabiliter le travail des historiens du Moyen Âge dont le haut degré d’érudition n’est plus à démontrer. C’est dans la lignée de ces travaux que nous proposons le thème «Faire de l’histoire au Moyen Âge» qui soulève bien des questions.

Tout d’abord, qui fait de l’histoire au Moyen Âge et pour qui? Les historiens médiévaux présentent en effet les profils les plus divers (moines, chanoines réguliers ou séculiers, frères mendiants, laïcs, hommes de cour, notaires, femmes, etc.). Qui sont-ils? Ont-ils des commanditaires ou composent-ils leurs œuvres de leur propre mouvement? Quels sont leurs intérêts (faire l’histoire de leur église, de leur ville, de leur roi, de la Chrétienté, des croisades…?), leurs intentions, leurs perspectives? Quelle culture historique possèdent-ils? Quelle connaissance ont-ils du passé et quelle image en donnent-ils? Pour quel public écrivent-ils?

Ensuite, comment fait-on de l’histoire au Moyen Âge? Il s’agit ici de s’interroger sur les sources dont pouvaient disposer les historiens médiévaux, sur le traitement qu’ils en ont fait, sur la manière dont ils s’y référaient (quelles sources considéraient-ils comme des autorités?). Il faut aussi se demander comment on écrit l’histoire (choix du titre, du genre, de la langue, du style; manière de traiter un même thème à travers les siècles...) et s’intéresser à l’aspect matériel des livres d’histoire (enluminures, tables des matières, index…) ainsi qu’à la diffusion et à la portée de ces œuvres.

Toutes ces questions conduisent nécessairement à se demander ce qu’est l’histoire au Moyen Âge. En effet, malgré son poids (politique, notamment) indéniable dans la société médiévale, l’histoire ne figure pas dans les enseignements dispensés à l’Université. Les contours flous de cette discipline ont conduit nombre d’historiens actuels à se poser la question des liens entre l’histoire et d’autres genres littéraires très proches d’elle, comme l’hagiographie ou les œuvres de fiction (pensons par exemple à la littérature arthurienne ou plus largement aux chansons de geste qui peuvent avoir pour ambition de maintenir intacte une mémoire). Comment les auteurs littéraires utilisent-ils l’histoire dans leurs œuvres? Qu’est-ce qui est ou n’est pas histoire au Moyen Âge? Quelle est la place de l’histoire dans la société médiévale?

Il s’agira donc d’étudier la «fabrique» et l’écriture de l’histoire en Occident entre le Ve et le XVe siècle, dans leurs dimensions historiques mais aussi littéraires et artistiques.

Les contributions à ce thème transdisciplinaire prendront la forme de communications de vingt minutes lors des séminaires de mars et avril (18h-20h, Maison de la Recherche de la Sorbonne). QUESTES est une association s’adressant aux jeunes chercheurs. Les propositions sont à envoyer à bouchaud_pauline@yahoo.fr, leveque.mel1@voila.fr et francois.wallerich91@orange.fr avant le 7 février 2016. Les contributions retenues pourront dans un second temps faire l'objet d'une publication sous forme de bulletin.