Questions de société
Fac du Mirail : le second trimestre validé pour tous (LaDépêche.fr - 02/04/2009) / Démenti de l'AG de Toulouse sur la validation automatique du semestre

Fac du Mirail : le second trimestre validé pour tous (LaDépêche.fr - 02/04/2009) / Démenti de l'AG de Toulouse sur la validation automatique du semestre

Publié le par Bérenger Boulay

 Sur le site POOLP:

http://www.auboutduweb.com/poolp/index.php

Objet : Démenti de l'AG de Toulouse sur la validation automatique dusemestre

"Les examens ne sont pas des cadeaux". Réponse de l'AG de l'UTM auxmensonges proférés ici et làPar Poolp2 le jeudi 2 avril 2009, 20:04 -

Le teneur des discussions qui ont eu lieu entre enseignants de l'UTM lemercredi 1er avril a été scandaleusement transformée par un article de La Dépêche [reproduit ci-dessous] de même qu'elle est pour le moins déformée par le "communiqué de la direction" de l'université du 2 avril.

Voici le "droit de réponse" voté en AG commune des étudiants et despersonnels ce jeudi 2 avril.

Communiqué de l'Assemblée générale des personnels et étudiants, Université du Mirail, 3 avril 2009"Les examens ne sont pas des cadeaux"

Les personnels et étudiants de l'Université de Toulousele Mirail,mobilisés contre les « réformes » de l'Université et de la Recherchequidévalorisent massivement l'enseignement et instrumentalisent larecherche, tiennent à rectifier les informations données dans laDépêche du 2 avril 2009.

Etant donnée la mobilisation exceptionnelle despersonnels et desétudiants dans toute la France et étant donnée la durée du mouvementface à un gouvernement qui refuse d'entendre les revendicationscommunes, la tenue des examens dans des conditions qui permettraientd'assurer une véritable validation des contenus et la mission del'université, est compromise.

Un groupe de travail d'enseignants de Toulouse-Le Mirail, une centaine,réunis le 1er avril, attachés à leur mission et inquiets du sens donné auxdiplômes, ont signifié leur refus d'un simulacre d'examen. Au lieu de cela,ils ont proposé de reprendre les cours dès que le gouvernement aura donnésatisfaction à leurs revendications. Ces cours se tiendraient sansinterruption jusqu'à la fin du mois de juin, afin de transmettre lescontenus et savoirs nécessaires à la poursuite des études des étudiants etafin de résister à la dévalorisation programmée des savoirs. Cetteproposition, déjà formulée par d'autres universités, sera transmise pourdiscussion à la coordination nationale des universités qui se tient dans lesprochains jours.

L'Assemblée des personnels et étudiants de Toulouse le Mirail.

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Motion de la réunion des enseignants, enseignants-chercheurs et chercheurs de l'Université de Toulouse-Le Mirail (Toulouse 2).

Les enseignant-e-s, enseignant-e-s-chercheur-e-s,chercheur-e-s de l'Université de Toulouse-Le Mirail, réuni-e-s le 1eravril 2009 à l'appel de l'Assemblée Générale des personnels du 31 mars,déclarent :

- il faut augmenter et généraliser la mobilisation communeétudiants/personnels (BIATOS, enseignants, enseignants-chercheurs,chercheurs) contre la loi LRU et les diverses réformes en cours.
- il faut refuser le chantage/pression des Ministres sur les examens du second semestre

Ils/elles appellent l'AG commune personnels/étudiant-e-s du 2 avril à décider les principes suivants :

-arrêt de toutes les activités à l'Université : activités administratives,institutionnelles, pédagogiques
- discussions sur la fermeture/blocage de la Maison de la Recherche et duChâteau en commun avec les personnels qui y travaillent
-démission des responsabilités administratives et pédagogiques
-"banalisation" du semestre en ne pénalisant aucun-e étudiant-e:validation du semestre pour tous les étudiant-e-s ou autres mesures.Proposer cette forme d'action à toutes les universités de France àtravers la coordination nationale des universités.
-report de tous les travaux sur les maquettes de contractualisation enconformité avec les motions critiques des départements et des UFR.

Ils/elles proposent que les réunions d'enseignants, d'enseignants-chercheurset de chercheurs se poursuivent.
Adopté à l'unanimité des présent-e-s.

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La Dépêche - 02/04/2009

http://www.ladepeche.fr/article/2009/04/02/586295-Mirail-Les-examens-c-est-cadeau.html

Toulouse - Fac du Mirail : le second trimestre validé pour tous !

Éducation. L'AG des enseignants, chercheurs etenseignants-chercheurs de l'université du Mirail a voté hier lavalidation du second semestre.

Le moment est historique. Il est 15h40, hier après-midi dansl'amphithéâtre 9 de l'université du Mirail. Sans joie mais déterminés,les enseignants, chercheurs et enseignants-chercheurs réunis enassemblée générale des personnels viennent de voter à l'unanimité desprésents la validation du second semestre pour tous les étudiants.Après eux, c'est l'assemblée générale commune des personnels et desétudiants qui doit entériner la décision, ce matin.

Dans la motion qui contient cette inédite validation du semestrefigurent également - et entre autres - l'arrêt de toutes les activitéspédagogiques, administratives et institutionnelles à l'université, desdiscussions sur la fermeture/blocage de la Maison de la recherche, ladémission des responsabilités administratives et pédagogiques.

Tache d'huile

L'université du Mirail est la première en France à voter cettemesure. La validation du semestre ne démonétisera-t-elle pas, de fait,les diplômes ? Daniel Welzer-Lang, professeur de sociologie et membrede l'assemblée générale reconnaît la gravité du vote. Mais renvoie laministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, ValériePécresse, et le gouvernement à leurs responsabilités : « Acirconstances exceptionnelles, on se permet des moyens exceptionnels.Nous répondons ainsi à l'autisme d'un gouvernement qui exerce unepression, un chantage sur les examens du second semestre. Il ne veutpas entendre que l'ensemble de la communauté universitaire s'oppose àla LRU et aux réformes de l'université. C'est aussi la seule solutiondont nous disposons pour respecter nos étudiants. »

Pour les profs et les chercheurs, la balle est désormais dans lecamp du gouvernement. S'il cède immédiatement en retirant les réformes,ils estiment qu'il est encore temps de reporter les examens et d'ypréparer les étudiants en trois semaines.

L'université du Mirail pourrait faire figure de précurseur d'un moded'action appelé à se généraliser aux autres universités françaises, àtravers la coordination nationale. Fera-t-il tache d'huile ? Déjà,Paris III et Lyon II avaient évoqué cette possibilité de banaliser lesemestre. D'autres devraient suivre.

Reste enfin et c'est un obstacle à ne pas négliger, la question dela légalité de cette validation que ne prévoit pas le Code del'éducation.

Jean-Louis Dubois-Chabert

Consternation de la communauté universitaire

« Cette décision, c'est la pire qui pouvait être prise ». « Endévalorisant de fait ses diplômes, cette option signe un véritablesuicide de la fac »… On le voit, les mots ont manqué, hier soir, dansla communauté universitaire Toulousaine, qui s'est déclarée «consternée et atterrée » par le vote du Mirail. « Même en mai 68, lesexamens ont été assurés », se souvient un responsable de l'époque. Ensoulignant « comme on a pu, mais en respectant nos missions et surtoutnos étudiants ». La surprise passée, les observateurs font toutefoisremarquer : « ce vote acquis par une minorité n'a de plus aucune valeurjuridique », une décision aussi grave restant du ressort du seulconseil d'administration élu. Mais c'est sur le fond que lesuniversitaires Toulousains marquent le plus d'inquiétude : « c'est unsigne fort de désespérance donné par une fac qui n'en a pourtant pasbesoin ». En effet, d'embrasements annuels de la fac (qu'un enseignantqualifie de « rituels et totémiques »), en difficultés structurelles(locaux, effondrement des filières littéraires), l'université duMirail, malgré ses incontestables « pépites » d'excellence, est déjàcelle qui a le plus perdu d'étudiants (4 à 5 000) ces dernières années.« Et le coup d'hier risque de figurer le coup de grâce », regrette unancien prof de la fac.

Daniel Filatre : inacceptable et incompréhensible

« C'est là une position inacceptable et incompréhensible », a estiméhier soir le président Daniel Filatre. En expliquant « On ne peut pasprétendre défendre une université publique et en même temps ladévaloriser. Je ne comprends pas et ne crois pas qu'un universitairepuisse penser cela. Au-delà de l'expression d'une profonde désespéranceque, par ailleurs, je peux comprendre, j'espère un sursaut car je nepense pas que ce vote traduise la volonté de la communautéuniversitaire du Mirail ». Sur le fond, le président Filatre rappelle :« Aucun combat politique ne doit nous conduire à choisir des formesd'action qui conduisent à l'affaiblissement de notre institution. Je nepeux le croire à moins d'admettre que notre établissement ne serait quel'instrument d'un combat national et de sacrifier ainsi les missionsuniversitaires à cette cause ». JJR

Referendum à Paul Sabatier

À l'approche des vacances, la mobilisation se poursuit dans lesuniversités toulousaines. Après des semaines de blocage, les programmessont loin d'être achevés et professeurs comme étudiants commencent às'en inquiéter. C'est dans ce climat qu'était organisé hier à PaulSabatier, bloqué depuis 2 semaines, un referendum sur la poursuite dumouvement. Devant les urnes les débats entre étudiants étaient parfoishouleux. Thomas, étudiant en Génie Civil s'emporte contre les étudiantsbloqueurs « On a 17 partiels à préparer pour la rentrée, c'estdémentiel ! La situation doit s'arrêter tout de suite sinon on court àla catastrophe » explique-t-il visiblement remonté. D'autres sont plusnuancés. Ils disent soutenir la contestation mais s'opposer à lasuspension des cours « Les partiels vont être reportés. Je ne pourraispas commencer mon job d'été en juin comme prévu » explique Coline,étudiante en biologie. Hier, deux questions étaient donc posées auxétudiants et personnels : la première sur leur soutien au mouvement etla deuxième sur l'opportunité de poursuivre le blocage. « Le risquec'est que le blocage devienne contre-productif » explique le présidentde l'université Gilles Fourtanier. « D'autres moyens d'action existentqui ne pénaliseraient pas les étudiants » poursuit-il. Pour preuve, unetrentaine d'enseignants- chercheurs ont présenté hier la démission deleurs charges administratives. Démissions que Gilles Fourtanier entendfaire remonter au ministère. « Ce genre d'actions a plus de poids. Lasymbolique y est très forte sans compromettre les étudiants »explique-t-il. Si l'arrêt des cours se poursuit, le président ne cachepas que l'année sera sérieusement compromise, d'où l'importance dureferendum. À l'issue du scrutin, une large majorité s'est prononcée enfaveur de la contestation (2712 voix pour, 1222 contre), mais opposée àla poursuite du blocage (1239 voix pour, 2651 contre). Certainscontestants la légitimité du vote, il y a fort à parier que celui-ci nesignera pas nécessairement l'arrêt du blocage. Sophie Sarrans

ZOOM

En marge du mouvement de contestation universitaire, des étudiantsaccompagnés de deux leaders syndicaux affiliés à SUD ont réalisé hierune action spectaculaire. Une partie de la matinée, ils ont filtrél'accès aux usines Airbus autour d'un rond-point à Blagnac. Uneinitiative efficace puisqu'elle a entraîné de fortes perturbations :près de 17 km de bouchons ont été constatés et la circulation a doncété sérieusement mise en difficulté une partie de la matinée.