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Fabula agitur ! Pratiques théâtrales et artistiques, oralité et apprentissage des langues et cultures de l’Antiquité. Histoire, esthétique, didactique  

Fabula agitur ! Pratiques théâtrales et artistiques, oralité et apprentissage des langues et cultures de l’Antiquité. Histoire, esthétique, didactique

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Magdeleine CLO)

Colloque international, dans le cadre de l’ARC 5 - Cultures, Sciences, Sociétés et Médiations
Région Rhône-Alpes
Opération Fabula agitur !

Fabula agitur ! Pratiques théâtrales et artistiques, oralité et apprentissage des langues et cultures de l’Antiquité
Histoire, esthétique, didactique


Université de Grenoble, 28-30 janvier 2015


Les spécialistes de didactique des langues se sont beaucoup intéressés, ces dernières années, à l'apport que pouvaient constituer les pratiques théâtrales et, plus généralement, artistiques, dans l’apprentissage des langues vivantes.
Ce colloque se propose de se pencher sur un corpus spécifique délaissé par ces travaux, celui des pratiques artistiques utilisées dans l’apprentissage des langues anciennes, que ce soit en milieu scolaire, universitaire ou associatif, en France ou ailleurs.
Il existe en effet de nombreuses expériences dans ce domaine, et ce depuis longtemps : le théâtre d’apprentissage pratiqué dans les collèges jésuites, dès le XVIème siècle, est l’exemple le plus célèbre, autant pour son extraordinaire diffusion que pour son caractère « holistique » sur le plan pédagogique. Mais aujourd’hui aussi, entre Olympiades et modestes ateliers, performances sauvages et reconstitutions plus sages, les enseignants de langues anciennes ont recours au plateau pour, à travers le jeu et l’oralisation, donner à leurs élèves un accès aux langues et cultures de l’Antiquité différent - plus physique, plus émotionnel peut-être - de celui qu’offre la salle de classe, et ce en termes de « savoirs », « savoir-faire », « savoir-être », selon les trois macro-catégories par le biais desquelles le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL) aborde toute forme d’apprentissage. Ces entreprises, aussi nombreuses que diverses, n’ont à ce jour donné lieu à aucune analyse théorique - on dispose au mieux de comptes rendus d’expériences -, ni, à plus forte raison, à aucune synthèse. Ce colloque se propose de remédier à ce manque.

Dans une approche inspirée des recherches en didactique des langues, on se demandera en quoi chanter en latin, en grec ou en ancien irlandais, mettre en scène une pièce en latin, en grec ancien ou en sanskrit, peut servir à l'apprentissage de ces langues réputées difficiles, de ces cultures et traditions littéraires éloignées, un apprentissage dont la finalité n’est précisément pas la maîtrise orale, mais la lecture aisée et la compréhension de textes replacés dans leur contexte. Quelles difficultés spécifiques pose l'enseignement de ces langues, et dans quelle mesure la scène permet-elle - ou pas - de les résoudre ? Comment les enseignants articulent-ils la pratique théâtrale en langues anciennes aux programmes, et quels aspects particuliers de l’apprentissage des langues anciennes ces pratiques artistiques facilitent-elles ? Existe-t-il des exercices-types, correspondant à des objectifs précis en termes de grammaire, de vocabulaire, de métrique ou encore de civilisation ? Quelles sont les compétences transversales développées ? Quelles ouvertures à d’autres apprentissages sont-elles favorisées ? Dans quelle mesure l’institution est-elle favorable à ce type d’approche ? Quelles sont les aides et les formations dont peuvent bénéficier les enseignants qui souhaiteraient y recourir ? Enfin, quelles sont les réactions des élèves, voire des parents d’élèves, et des étudiants, face à ces propositions ?

Dans une perspective esthétique, inspirée des recherches en arts du spectacle, on s'interrogera également sur les spectacles pouvant résulter de ces pratiques. Se concentrent-ils sur des textes, voire des pièces du répertoire antique ou postérieur (Moyen Age, Renaissance, notamment pour le latin et le grec), ou bien s'agit-il de réécritures, de centons ou encore de créations ex nihilo, et dans ce cas, comment et par qui sont-ils élaborés ? Les mises en scène de pièces du répertoire antique intègrent-elles les résultats des recherches sur le théâtre antique, sont-ce des reconstitutions archéologiques ou bien proposent-elles une relecture contemporaine de ces pièces? Quels sont les choix en matière de prononciation du latin et du grec, comment la métrique est-elle (ou non) abordée, quels sont les choix opérés en termes de jeu de l’acteur ? Que fait-on du chœur ? Quelle place est accordée à la danse, à la musique, au chant ?

Le colloque se déroulera à l’Université Stendhal-Grenoble III du 28 au 30 janvier 2015. Seront proposés aux participants des mini-stages de pratique du théâtre en langues anciennes, ainsi que deux représentations théâtrales particulièrement représentatives de l’apport que peuvent constituer les pratiques artistiques dans l’apprentissage des langues et cultures de l’Antiquité.

Modalités

Les propositions de communication et d’atelier sont à adresser à Malika Bastin-Hammou (Malika.Bastin@u-grenoble3.fr) et Filippo Fonio (Filippo.Fonio@u-grenoble3.fr) avant le 1er juillet 2014. Elles prendront la forme d’une présentation ne devant pas excéder 1500 signes. Les décisions du comité scientifique seront communiquées au plus tard le 1er octobre 2015.
Les Actes du colloque seront publiés sous la forme d’un ouvrage collectif dans la collection « Didaskein » des éditions ELLUG.