Collectif
Nouvelle parution
F. Toulze-Morisset (dir.), Formes de l'écriture, figures de la pensée dans la culture gréco-romaine

F. Toulze-Morisset (dir.), Formes de l'écriture, figures de la pensée dans la culture gréco-romaine

Publié le par Florian Pennanech

Françoise Toulze-Morisset (dir.), Formes de l'écriture, figures de la pensée dans la culture gréco-romaine, Villeneuve-d'Ascq : Université Charles de Gaulle-Lille III, coll. "UL3 Travaux et recherches", 2009.

  • ISBN-13 : 978-2-84467-111-0
  • Prix : 28 €

Présentation de l'éditeur :

L'écriture, dans les sociétés antiques, est marquée par son rapportoriginel à l'oralité. Socrate, dans le Phèdre, raconte la parabole dudieu égyptien Teuth, inventeur de l'écriture : il peine à convaincre leroi Thamous que l'écriture sera bien le pharmakon qui fournira auxhommes «plus de savoir, plus de science et plus de mémoire». Thamouspense, lui, que cet art produira au contraire l'oubli, car ce savoirécrit, figé, viendra du dehors, au lieu d'être forgé de l'intérieur.Comme lui, Socrate dit sa méfiance pour l'écrit qui n'est que moyen deremémoration et non expression de la vérité, que seule la parole estcapable de produire.
Dans les dernières décennies, la question a été posée par les travauxde Jack Goody sur les effets de l'écriture sur les modes de pensée,ainsi que sur l'émergence et l'organisation des institutions et dessociétés. Elle est abordée aussi par l'ouvrage collectif de MarcelDétienne, «Les savoirs de l'écriture», qui montre comment l'écrit fondeles disciplines, en se différenciant selon la nature du domainefréquenté.
L'analyse de l'interdépendance entre les modes de pensée et les moyensd'expression de cette pensée permet de donner un éclairage nouveau auxdifférences entre cultures et de mesurer les incidences de la pratiquescripturale sur les processus cognitifs, l'écrit jouant le rôle d'unevéritable «technologie de l'intellect».
C'est dans la culture gréco-romaine des premiers siècles de notre ère,avec la nécessaire référence aux grands siècles de la Grèce (Homère,les Tragiques, Platon, Aristote) que le présent volume cher­che àapprofondir ces questions, en étudiant les interactions entre le choixd'une forme littéraire, avec ses usages, et la configuration de lapensée. Les cadres abstraits ainsi fixés par l'écrit deviennent du mêmecoup idées et concepts, eux-mêmes analysables et transformables, outilspour penser le réel. La forme de l'écriture (le choix d'un genre, laforme versifiée, l'abrégé, la lettre) construit la vérité et le sens,la vision de l'homme et du monde.
Tel est le fil qui relie l'ensemble des communications réunies dans le présent volume.