Compte rendu dans Acta fabula : Descartes écrivain : des idées claires à la dissemblance, par Delphine Reguig-Naya.
Fernand Hallyn, Descartes : dissimulation et ironie
Genève, Droz, 2006 ("Titre Courant", 35), 215 p.
EAN : 9782600005357
18 €
« Il y a peu de gens qui osent dire ce qu'ils croient », lit-on dans le Discours de la méthode. René Descartes fait sienne la constatation, lorsqu'il évoque, toujours dans le Discours, certaines de ses réticences pour « des personnes à qui je défère, et dont l'autorité ne peut guère moins sur mes actions que ma propre raison sur mes pensées. » Autrement dit : je suis le maître de ma pensée, ma raison est la seule autorité qui la gouverne ; mais l'« action », en l'occurence le langage qui communique ma pensée, ne jouit pas de la même liberté.
A des idées évidentes, claires et distinctes ne correspond donc pas nécessairement un discours transparent. Inversement, un discours n'est jamais à ce point transparent qu'il ne puisse comporter, dans les plis et les replis du texte, une autre configuration de la vérité, moins claire et évidente qu'il n'y paraît, non acceptée et non souhaitée, celle précisément qu'on désire réprimer. Tel est le point de départ de l'essai que Fernand Hallyn consacre à ce que Descartes dissimule aux autres et parfois à lui-même.
Table des matières
Préface
Introduction
Première partie. Parcours : les vicissitudes de l'art de la prudence
1. La naissance d'une mission
2. Les trois degrés de la prudence
Deuxième partie. Analyses : physique, métaphysique, polémique
3. Physique : l'écriture de l'emphase dans Le Monde
4. Métaphysique et rhétorique : équivoques dans les Méditations
5. Métaphysique et poétique : ironie de situation et dénégation
6. Polémique : Descartes et Regius, ou sur le discours "hypocrite"
Conclusion
Ouvrages cités