Actualité
Appels à contributions
Expressions et dynamiques de l’interculturel dans des correspondances du XIXe au XXIe siècle (dir. M. Geat)

Expressions et dynamiques de l’interculturel dans des correspondances du XIXe au XXIe siècle (dir. M. Geat)

Publié le par Romain Bionda (Source : Marina Geat - Università Roma Tre )

Appel à contribution pour un ouvrage collectif

Département de Sciences de l’Éducation – Université Roma Tre

Groupe de Recherche RUIPI (Réseau Universitaire international pour l’Interculturel)

« Expressions et dynamiques de l’interculturel dans des correspondances du XIXe au XXIe siècle » (sous la direction de Marina Geat)

Présentation

Les correspondances sont un instrument privilégié pour explorer le champ de l’interculturel. Le but du volume qui sera publié aux éditions Roma Tre-Press consistera donc à sonder les correspondances de l’époque moderne et contemporaine afin de mieux comprendre comment des représentations dynamiques et partagées du monde s’élaborent, à l’échelle de deux (ou de plusieurs) existences individuelles qui se confrontent au fil des jours et des événements, notamment dans des situations où les correspondants manifestent des identités culturelles différentes, des identités qui tiennent à leur milieu d’origine, à leur éducation ou à leur réaction à cette dernière, aux expériences qui ont jalonné leur existence, à leurs succès ou à leurs échecs.

Rappelons, à cet égard, qu’un des aspects fondamentaux du genre épistolaire, c’est son dialogisme intrinsèque, perceptible même quand il ne s’agit pas de dialogue à proprement parler : le destinataire hante toujours le propos de l’énonciateur. En outre, les correspondants, conscients de l’altérité de ce destinataire, sont souvent en quête, à travers l’espace et le temps, de révélations inédites, sinon de « vérités ». Des lettres sont échangées entre des personnes réelles qui ne sont pas en présence l’une de l’autre ; il faut donc reconstituer la situation de communication : qui s’adresse à qui, avec quelle intention et dans quelles circonstances ? Les « vérités » auxquelles les correspondants aboutissent, ainsi que celles auxquelles aboutiront les éventuels lecteurs non destinataires de ces lettres, ne sont jamais définies au préalable. Il s’agit d’élaborations partielles et provisoires, dépendant du vécu des épistoliers comme de celui des lecteurs « hors jeu », de leur état d’esprit au moment de la lecture, de leur intelligence, des stratégies discursives déployées pour réaliser les intentions, enfin, de leur culture.

Les cultures diffèrent, et le succès de la tentative d’élucidation du vouloir-dire d’autrui est conditionné par la possibilité de prendre conscience de cette diversité, de prendre ses distances envers sa propre identité culturelle, sans la renier pour autant, et d’envisager avec empathie celle d’autrui. Autrement dit, d’adopter une attitude interculturelle.

Le concept d’interculturalité est ici proposé dans une acception large, étant donné, d’une part, la difficulté de définir de façon univoque le terme « culture », d’autre part la complexité croissante d’une (post)modernité où les éléments que l’on peut tenir momentanément pour constitutifs d’une identité culturelle, individuelle ou collective, tantôt s’estompent et s’amalgament, tantôt au contraire voient leurs contours renforcés et s’excluent réciproquement.

Deux significations principales du mot « culture » sont prises en compte :

La culture en tant qu’adhésion à une vision du monde, et qu’adoption de modalités d’expression de soi comme de communication avec autrui. Cette adhésion et cette adoption dépendent de l’histoire individuelle ainsi que de l’Histoire collective, notamment de l’éducation reçue et de la réaction à cette dernière. La culture en tant qu’adhésion prioritaire, à la suite des études et/ou des choix professionnels, à l’un des deux grands modes d’approche de la connaissance du monde, le mode humaniste et le mode scientifique, compatibles en dépit de tous ceux qui les renvoient dos à dos.

L’attitude interculturelle implique la conscience de la diversité et de la relativité des identités culturelles, la conviction de leur mutabilité, le soin d’éviter la crispation sur un état transitoire de ces dernières et la volonté de chercher, par-delà les différences, ce qui peut fonder le vivre ensemble.

La période où nous avons fixé les limites de cette recherche –  du début du XIXe siècle au début du nôtre – est celle de la modernité et de la postmodernité. Elle impose à l’individu d’interagir de plus en plus avec des personnes dont la perception du monde, la sensibilité, les valeurs, les modes de pensée, les façons de poser les problèmes, diffèrent des siennes, de celles qu’il a acquises dans son environnement. C’est, au XXIe siècle, la conséquence de la mondialisation et de l’interconnexion. L’époque exige en outre de tenir compte du déferlement des technologies et des acquis scientifiques dans la vie quotidienne, ce qui entraîne un questionnement, au-delà de tout cloisonnement disciplinaire académique, sur les rapports entre l’humain et la science, l’individu et la société, le politique et le laboratoire.

Quelques pistes, non exhaustives  

Correspondances dans des contextes de colonisation et/ou de décolonisation et/ou de sociétés postcoloniales.

Correspondances d’anthropologues, d’ethnologues, de voyageurs.

Correspondances interdisciplinaires (médecins et écrivains ; physiciens et psychologues ; mathématiciens et poètes ; philosophes et sociologues, etc.).

Correspondances entre scientifiques ou artistes qui proviennent de pays différents ou qui parlent des langues différentes, etc.

En ce qui concerne l’analyse du discours et/ou la stylistique : étude des stratégies de communication, des intertextualités, de l’approche logique des problèmes, de l’élaboration et du partage de l’imaginaire et du symbolique, etc.  

Les propositions de contribution de 500 mots maximum (accompagnées d’une brève notice biobibliographique) sont à envoyer avant le 15 avril 2019 à l’adresse suivante : 

marina.geat@uniroma3.it

Calendrier :
Envoi des propositions de contribution : 15 avril 2019.
Évaluation et réponse du comité de lecture : 30 mai 2019.
Envoi des contributions retenues : impérativement le 30 août 2019 dernier délai.

Du 30 août au 15 octobre: évaluation des articles en double aveugle et transmission des résultats aux auteurs.

Réception des articles avec les corrections, améliorations, intégrations demandées : 30 novembre  2019.

Vérification finale de la part du comité scientifique et éditorial. Livraison des textes à la maison d’édition Roma TrE-press : 15 décembre 2019.

Parution de l’ouvrage : février 2020.

Langues des articles : français, italien, anglais, espagnol.

Longueur des articles de 35000 à 50000 caractères espaces compris.

Comité scientifique :

Yamina Bettahar (Université de Nancy) ;

Viviane Devriésère (ISFEC Aquitaine – RUIPI) ;

Jean- Louis Dumortier (Université de Liège - RUIPI) ;

Éric Francalanza (Université de Bretagne Occidentale – CECJI) ;

Marina Geat (Université Roma Tre – RUIPI) ;

Sophie Guermès (Université de Bretagne Occidentale – CECJI - RUIPI).