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Expériences d'écoute. Pratiques et théories en didactique des langues et des cultures (Paris 3)

Expériences d'écoute. Pratiques et théories en didactique des langues et des cultures (Paris 3)

Publié le par Marc Escola (Source : Serge Martin)

Didactique des Langues, des Textes et des Cultures (EA 2288)

Groupe de recherche

Littératures sans frontières : approches poétiques, anthropologiques et didactiques (LAPAD)

 

                 - Expériences d’écoute -

    Pratiques et théories en didactique des langues et des cultures

 

                                 JOURNÉE D’ÉTUDE DU 16 novembre 2016

ouverte à tous

Maison de la Recherche (salle Claude Simon)

                                                     4, rue des Irlandais-75005 Paris

organisée par Nathalie Borgé, Carla Campos Cascales, Charlotte Guennoc et Serge Martin

Comité scientifique : Emmanuel Fraisse, Olivier Lumbroso, Serge Martin, Muriel Molinié, Valérie Spaëth

 

Programme

9.00 : Ouverture par Valérie Spaëth (responsable du master « Didactique des langues » et directrice du DILTEC-EA 2288)

9.15-10.45 : Communications-ateliers de Muriel Molinié (Paris 3), « L’écoute avec le récit de vie » et Serge Martin (Paris 3), « L’écoute de ce qui ne peut s’entendre »

11.00-1200 : Rencontre-débat avec Malika Ferdjoukh (auteur jeunesse traduite dans de nombreuses langues) animée par Serge Martin (Paris 3)

13.30 : Conférence-atelier de Ivan Jimenez Garcia (Maitre de conférences en espagnol à Créteil-Paris-est et chercheur en danse et littérature) animée par Nathalie Borgé (Paris 3)

14.30 : Table ronde-atelier animée par Carla Campos Cascales (Paris 3) et Charlotte Guennoc (Paris 3), « Ecrire un mémoire, une expérience d’écoute ? » avec des M2 de la promotion 2015-2016 : Shuman Jiao (M2, spé 1) ; Amal Khaleefa (M2, spé 1) ; Thaïs Poisson (M2, spé 2) ; Virginie Verhaeghe (M2 Distance).

15.45 : Théâtre partagé avec la compagnie « Nous n’irons pas plus loin » (une des onze compagnies parrainées dans le dispositif Acte & Fac 2016-2017 en Sorbonne nouvelle) autour de La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès : re-création avec Simon Copin (acteur), Simon-Elie Gallibert et Charlotte Guennoc (metteurs en scène).

 

L’écoute constitue certainement une notion centrale en didactique des langues. Elle est toutefois problématique : sa réduction à la réception voire à la passivité – même quand elle se dénomme « écoute active, une technique pour mieux communiquer » dans la lignée des travaux de Carl Rogers – peut remettre en cause le potentiel poétique, éthique et didactique dont elle est porteuse et l’arrimer aux instrumentalismes de la communication, lesquels la limitent aux catégories du son et/ou de l’information en ignorant que c’est du sujet (individuel et collectif) qui est en jeu. De ce point de vue, la réduction de la notion à l’oral ou à la compréhension participe d’un tel instrumentalisme.

Nous voudrions en effet observer combien les activités d’écoute construisent une attention à ce qui, en langue et en culture, ouvre aux subjectivations individuelles et collectives : (s’)écouter, c’est d’abord augmenter l’attention à tout ce qui fait passage de parole et parole de passage – ainsi avions-nous tenté de penser ce qui rend les paroles possibles lors de deux journées d’études en 2014 et 2015. Aussi on s’attachera à penser comment et pourquoi des activités d’écoute engagent le point de vue d’une poétique et d’une éthique relationnelles au cœur de l’accompagnement des œuvres littéraires et artistiques partagées. Une telle didactique ne pourrait alors se contenter d’en lister les compétences discontinues mises au service d’une transparence ou d’une efficience langagières voire interculturelles où les identités et les altérités se verraient réifiées et donc désénoncées. Une telle didactique doit donc multiplier les exposés des expériences d’écoute et ainsi les documenter, les penser, les associer.

On tentera donc de rendre compte d’expériences d’écoute en essayant d’en montrer la portée heuristique pour une didactique des langues et des cultures. En fin de compte, il s’agira de penser l’écoute comme un opérateur critique de la situation didactique : plus il y a d’écoute, plus il y aurait d’apprentissage des langues et des cultures non comme performances assurées d’une communication mais comme aventure d’une relation d’humanité consolidée au plus près de chaque expérience.