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"Évaluer l’Art : Propriétés ou Conventions ?", par V. Ginsburgh & Sh. Weyers (laviedesidees.fr, 28/10/14)

Publié le par Marc Escola

Évaluer l’Art : Propriétés ou Conventions ?
par Victor Ginsburgh & Sheila Weyers,

mis en ligne le 28 octobre 2014 sur laviedesidees.fr

 

Les œuvres d’art ont-elles une valeur objective ? Si la question intéresse les philosophes, les économistes ont également leur mot à dire. À partir de techniques statistiques simples, V. Ginsburgh et S. Weyers montrent que les propriétés des œuvres ne sont pas dénuées de fondement objectif et s’avèrent même relativement stables à travers les siècles.

 

"Demandez à un crapaud ce que c’est que la Beauté.

Il vous répondra que c’est sa femelle

avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête,

une gueule large et plate, un ventre jaune,

un dos brun (Voltaire, Dictionnaire philosophique)."

 

Les philosophes de l’art se sont beaucoup intéressés à l’existence implicite ou explicite de propriétés dont seraient dotées les œuvres d’art. Il est remarquable que les économistes ont, eux aussi, proposé de décomposer les objets banals en caractéristiques. Nous profiterons de cette approche commune à deux sciences qu’on pourrait croire éloignées, pour tirer des propositions de l’une comme de l’autre et essayer d’aboutir à une évaluation des œuvres d’art fondée sur un principe d’objectivité.

Après avoir introduit un cas célèbre d’attribution explicite de propriétés esthétiques et de leur évaluation quantitative — la Balance des Peintres du critique et historien d’art Roger de Piles (1708) — nous examinerons les vues de quelques économistes et philosophes de l’art, pour nous demander si l’approche de Piles peut être étendue à d’autre cas, à savoir s’il est possible de classer les œuvres propriété par propriété en attribuant, comme le fait Piles, à chacune une note comprise entre 0 et 20 (classement cardinal) ou une appréciation qualitative (classement ordinal). La question est alors de proposer des méthodes qui permettent de combiner les appréciations des propriétés de façon à évaluer la « valeur totale » de chaque œuvre, et à ordonner les œuvres selon cette « valeur » — ce que Piles ne fait pas. Des exemples seront ensuite discutés. Et enfin, à partir du cas exemplaire de la Balance des Peintres, nous montrerons que certaines propriétés suggérées en fin de XVIIe siècle continuent de correspondre à notre système de valeur 200 ou 300 ans plus tard. […]

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